La construction à Calais de la Cité internationale de la dentelle et de la mode (CIDM) entre dans la dernière ligne droite. Le bâtiment sera livré en fin d’année et inauguré au printemps 2009.
Collée au quai du canal de Calais, l’ancienne usine de dentelles Boulart est l’objet d’une réhabilitation de grande ampleur depuis un an. Maître d’ouvrage, la Ville a mandaté la Société d’équipement du Pas-de-Calais (Sepac) pour réaliser une véritable cité dédiée à la dentelle.
Extension contemporaine
Le cabinet d’architectes Moatti-Rivière a remporté le concours en 2004 avec un projet de réhabilitation et d’extension audacieux du bâtiment. Les architectes ont choisi d’associer à l’ancienne usine une construction contemporaine, le tout habillé d’une façade vitrée, courbe, bombée et sérigraphiée : une véritable œuvre d’art. Cette façade représente les cartons Jacquard des métiers Leavers.
De nombreuses difficultés ont été surmontées tout au long du chantier : « Les façades en briques ont été rénovées. Nous avons réparé les parties dégradées ou en danger. C’est surtout un travail de rejointoiement, de changement de briques et de reconstruction d’acrotères endommagés. Les façades externes ont dû être cimentées, il n’y avait pas moyen de les conserver en l’état. Le constructeur initial avait bâti avec des matériaux pauvres. Les briques n’étaient pas hydrofugées », racontent Alain Moatti et Henri Rivière.
L’architecte des Bâtiments de France avait, en effet, exigé de « revoir le traitement des façades de l’ancienne usine » et de conserver les menuiseries d’origine qui devaient être « restaurées ou refaites à l’identique ». Réponse des architectes : « Aucune menuiserie ne pouvait être conservée, elles ont toutes été refaites. »
La Cité comprendra au rez-de-chaussée un centre de ressources et une salle de lecture, un centre pédagogique, une boutique et une zone de restauration. Au premier étage, une salle d’exposition est prévue au sein du bâtiment existant. Une réplique d’usine, une salle d’auditorium de 208 places et une salle d’exposition temporaire occuperont le nouveau bâtiment en extension. Au total, l’ensemble proposera 7 362 m² de surface utile et pourra accueillir près de 1 200 personnes.
Du retard dans le chantier
Le chantier, mené par Dumez (Vinci) associé à Cabrol pour la charpente métallique, Littoral Couverture et Viry pour la façade, a pris quelques mois de retard : « Cela tient au souhait de la municipalité de casser le lot unique gros œuvre et charpente en trois lots séparés pour multiplier les offres. Nous avons ainsi retravaillé la conception technique », indique Henri Rivière. Un retard qui ne devrait pas gêner le financement européen, selon David Guérin, chargé de mission à la Sepac : « Nous justifierons 100 % de la subvention en 2008. » La CIDM coûtera 21 millions d’euros HT, dont 21 % de la ville, 20 % de la Drac, 30 % du Feder, 20 % du conseil régional et 9 % du conseil général.
La nouvelle majorité municipale s’est voulue ambitieuse : l’aménagement urbain devrait connaître des modifications. Le maire Natacha Bouchard a déjà missionné les architectes sur les problématiques de signalétique et de mobilier urbain.
