Le nouvel aéroport de Brest sera opérationnel en 2007. La CCI, maître d'ouvrage et gestionnaire, ne se lance pas dans une simple extension mais bien dans une refonte totale de la zone terminale. Avec un trafic actuel de 750 000 passagers en 2002, dont 60 % sur Paris, l'aéro-port est de très loin le premier en Bretagne (45 % du trafic régional). La piste de 3 100 mètres est adaptée aux plus gros avions. Reste que l'aérogare actuelle plafonnera à 800 000 passagers et, dès à présent aux heures de pointe, la saturation des installations est systématique. La CCI a donc lancé un concours pour la construction d'une nouvelle aérogare et la refonte des parkings, voitures et avions, ainsi que pour les voies d'accès. « Une aérogare fonctionnelle et une identité forte ont permis la quasi-unanimité sur le choix esthétique », explique Michel Roussel, directeur du projet.
Accueil simultané de huit avions
La zone terminale comprend la nouvelle aérogare passagers jouxtant l'aérogare de fret actuelle, un parking automobile de 1200 places (dont 430 en sous-sol) et un parking avion de 40 000 m2. La nouvelle aérogare (voir nos éditions no 5218, p. 28) a été confiée à l'agence Dietschy-Rey-Lesage-Weinmann de Mulhouse, associée au cabinet Archipole (Brest et Rennes), à AUA Structures (Rennes et Quimper) pour l'ingénierie du bâ- timent, à Isateg (Rennes) comme BET fluides et Sofreavia (Issy-les-Moulineaux) comme bureau d'études pour la sécurité aéroportuaire. L'aérogare comprend 19 000 m2 de planchers sur trois niveaux. Le bâtiment répond à trois principes : transparence, simplicité, modularité. « Les passagers doivent évoluer dans des espaces ouverts, en contact visuel permanent avec les avions », explique Denis Dietschy. Il doit permettre l'accueil simultané de 8 avions dont 4 moyens porteurs (A320 ou Boeing 737).
Un espace de vie et d'animation
Une voie couverte traverse le parking enterré et de surface, comme la « queue » de la « raie Manta » que figure l'aérogare vue du ciel. Les espaces de restauration et commerciaux sont triplés, et correspondent aux besoins exprimés par les commerçants actuels et au souci du maître d'ouvrage de faire de l'aérogare un espace de vie et d'animation. Elle comporte également un espace affaires (salles de réunion, bureaux en location...). Le calendrier prévoit un lancement des appels d'offres concernant la construction de l'aérogare en mai prochain, un démarrage des travaux à l'automne, pour une fin de travaux en décembre 2006. La mise en service est prévue au 1er trimestre 2007.
La partie « infrastructures » du projet côté « ville » est assurée sous maîtrise d'oeuvre d'Archipole pour un montant de 3,2 millions d'euros, elle comporte notamment les VRD, voies de surface et le giratoire. Enfin, la DDE du Finistère assure la maîtrise d'oeuvre de la construction du parking avion de 40 000 m2 pour 4 millions d'euros. Ce chantier a démarré en septembre dernier.
Le terrassement et l'assainissement ont été confiés aux entreprises Marc, Lagadec Liziard pour un montant de 2,2 millions d'euros HT pour une livraison au printemps 2004. La construction des chaussées aéronautiques (parking avion) a été confiée à Eurovia pour 0,8 million d'euros HT.
« La zone de chalandise de l'aéroport sur Roissy c'est toute la Bretagne et pour les vols charter 1,5 million d'habitants. A terme, ce nouvel équipement pourra accueillir jusqu'à 1,4 million de passagers (trafic attendu en 2015), voire 1,8 million moyennant quelques aménagements », complète Michel Roussel.
Le coût global du programme est de 43,5 millions d'euros HT hors raccordements routiers, dont 29 millions pour la construction de la seule aérogare et 5,3 millions pour le parking enterré. Le financement est assuré par la CCI de Brest (20 %) ; l'Etat et l'Europe (25 %), le conseil régional de Bretagne (27,5 %), le conseil général du Finistère (15 %), la communauté urbaine de Brest (12,5 %).
PLAN :
En forme de «raie manta», le projet de l'agence Dietschy-Rey-Lesage-Weinmann (Mulhouse) a fait l'unanimité. Il est associé au cabinet breton Archipole qui assure égalemement la maîtrise d'oeuvre des infrastructures.