Bouches-du-Rhône : Rougerie + Tangram veut concevoir durable

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Dans le groupe scolaire Les Hauts-de-Gadie à Simiane-Collongue, les murs de refend réalisés avec la terre crue issue de la parcelle réguleront la température et l'humidité des salles.

Chez Rougerie + Tangram, on considère qu'il y a urgence à construire et à aménager autrement. « Nous avons le devoir de proposer des alternatives », insiste Emmanuel Dujardin, le président de l'agence d'architecture, d'urbanisme et de paysage, basée à Marseille et Paris. Cette conviction s'exprime dans l'adhésion à la Convention des entreprises pour le climat et dans une feuille de route à l'horizon 2030 rédigée avec les 80 collaborateurs. Parmi les objectifs figurent la limitation drastique de l'artificialisation des sols, la préservation de la biodiversité, la réhabilitation autant que possible, l'emploi de matériaux et techniques économes en énergie et carbone.

Le laboratoire de l'agence (Le Lab R + T), qui emploie deux personnes, développe la recherche et innovation. Dix référents, chacun spécialiste d'une thématique (1), ont pour mission de consacrer 100 heures par an à l'acquisition, l'approfondissement et la transmission de ces connaissances à leurs collègues. Romain Bonino et Raphaël Nansion sont ainsi les experts des matériaux biosourcés et géo-sourcés. Formés à la construction en terre crue, maîtrisant la construction bois et l'emploi de la paille, ils ont aidé à concevoir plusieurs projets d'équipements publics dans les Bouches-du-Rhône.

Le plus avancé est le pôle éducatif des Passons (4 200 m2 SP, 3 100 m2 d'espaces extérieurs, 11 M€ HT) à Aubagne, dont le chantier vient d'être lancé. Il se caractérisera, notamment, par ses cloisons intérieures en briques de terre comprimée.

Le choix du matériau n'est pas le fruit du hasard dans une ville connue pour son argile, ses santons et sa céramique. Au total, 180 tonnes de terres excavées seront utilisées pour fabriquer près de 500 m2 de murs. L'engagement de la Ville, maître d'ouvrage, et de l'entreprise Manufacture des terres méditerranéennes a permis au projet de voir le jour.

Technique traditionnelle du pisé. Quant au groupe scolaire Les Hauts-de-Gadie (2 770 m2 SP, 7 800 m2 d'espaces extérieurs, 11 M€ HT) à Simiane-Collongue, réalisé en marché global de performance avec Cari Med-Fayat (mandataire), il comportera des murs de refend réalisés avec la terre crue issue de la parcelle, selon la technique traditionnelle provençale du pisé. « Ils réguleront la température et l'humidité, assurant une ambiance stable et agréable tout au long de l'année. Les voiles en béton bas carbone en périphérie absorberont, eux, la fraîcheur la nuit pour la restituer lentement pendant la journée améliorant encore le confort thermique », explique Romain Bonino. Là encore, la volonté de s'inscrire dans le contexte naturel et patrimonial a convaincu la maîtrise d'ouvrage.

D'autres projets sont en préparation dans le département, à l'instar du groupe scolaire d'Allauch avec ses façades en pierre massive et son isolation en paille de riz.

(1) Biomimétisme, régénération des écosystèmes, agriculture urbaine, réemploi, renaturation des sols, impression 3D, BIM…

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