Huiles, gouaches, esquisses, carnets de croquis et un catalogue remarquable… Pour la 1re fois en France, les œuvres majeures de 2 célèbres artistes naturalistes anglaises des 19 et XXe siècles ont quitté la collection permanente des Royal botanics gardens de Kew pour la Fondation Mona Bismarck à Paris (34 avenue de New York, 75016). Un détour obligé, jusqu’au 28 juillet, à la rencontre du talent, de l’esprit, de la curiosité et de la rigueur scientifique de 2 femmes d’exception et exploratrices intrépides qui ont bravé les conventions et les éléments en voyageant seules avec leurs chevalets et pinceaux pour témoigner de la beauté, de la diversité et de la fragilité du monde végétal. Entre 1871 et 1881, Marianne North (1830 – 1890) rapporte de ses expéditions au Japon, Canada, USA, Java, Ceylan, Inde et Nouvelle-Zélande, 832 tableaux qu’elle installe dans la galerie qu’elle conçoit à Kew, en partie restituée ici pour accueillir une centaine de toiles inédites.
Margaret Mee (1909 – 1988), elle, considérée comme la 1re exploratrice de la forêt tropicale amazonienne après ses 15 longs voyages au Brésil, ramène de nombreuses aquarelles minutieuses qui attestent des plantes rares ou aujourd’hui disparues et de la découverte de 9 espèces inconnues qui portent désormais son nom. Profondément engagée, son œuvre est un cri d’alarme contre les destructions des années 70 sur ce patrimoine de l’humanité. C’est seulement 6 mois avant son accident de voiture mortel en Angleterre et après une quête de 20 ans, qu’elle avait aperçu de son bateau la fameuse Fleur de la Lune (Selenicereus Wittii).
