Où en sont le plan et les ambitions des Bassins à flot ?
La surface de plancher totale est de 700 000 m2, dont 500 000 m2 ont été réalisés. Nous avons achevé la première et la deuxième phase du plan guide, autour des deux bassins. Reste à finaliser la troisième, sur l'arrière de la base sous-marine. Ce secteur représente à lui seul 100 000 m2 à construire. Nous y prévoyons 30 % de logements, 20 % de bureaux et 50 % d'activités, ainsi qu'un parc-promena de dessiné qui pourrait se prolonger en sente verte jusqu'au parc floral, en traversant la Jallère. Autour du bassin n° 2, des hôtels sont en cours de construction, et sont aussi prévus un multiplexe, un parking, des bureaux et résidences. Le dernier gros chantier concerne l'îlot Lesieur et l'îlot de la Fourrière, près de la Garonne. Les implantations du siège national de Cdiscount, de la Cité du vin et de plusieurs enseignes et écoles montrent en tout cas que les Bassins à flot deviennent une adresse d'installation, avec une vraie demande, pour les bureaux et activités. Le programme d'aménagement d'ensemble (PAE) se termine en 2024. Ce sera un nouveau quartier avec une mixité programmatique satisfaisante : outre de nombreuses entreprises privées, beaucoup d'écoles se sont installées, comme l'ESG.
De quoi dépend cette mixité à venir du quartier ? Qu'est-ce qui est perfectible en termes d'urbanité ?
La mixité des activités dépend largement du Grand Port maritime de Bordeaux. Les abords des formes de radoub (cales sèches où sont réparés les bateaux) sont difficiles à aménager. Mais, au fil des constructions, nous avons réussi à prolonger vers le quartier de Bacalan le tissu viaire des rues perpendiculaires aux bassins. Si l'on manque encore d'espaces verts et publics, ces bassins deviennent peu à peu des lieux de promenade côté Bordeaux nord. Côté Bacalan, nous sommes tributaires du départ de certaines activités. Nous sommes en discussion avec le Port : on conservera la forme de radoub, avec un pôle naval clôturé. Le réaménagement de l'esplanade alentour est en négociation. Suite à une discussion avec les élus, elle sera moins minérale, plus verte que prévue, et même arborée en pleine terre.
Quelle place pour l'ambition écologique, le projet de vie commun ?
La qualité architecturale se négocie dès le départ. Quand le promoteur achète un terrain, le PLU lui impose des contraintes, avec un cahier des charges exigeant, un règlement et des souhaits. Un exemple : l'installation d'une quarantaine de jardins suspendus en toiture, accessibles pour certains aux riverains, depuis la rue. Ou encore une limitation des mètres carrés à construire. Lorsque certains promoteurs ont voulu faire des économies, les garde-fous du PAE ont maintenu la qualité du projet initial. Par conséquent, les permis de construire ont été instruits rapidement, au profit de tous. Avec un soutien sans faille de la mairie, qui participe aux ateliers des Bassins (lire ci-dessous).