Projet architectural étudié depuis plus de trois ans par Nicolas Normier et Jean-Marie Hennin, la Tour de la Terre ne sera pas au rendez-vous des célébrations du passage à l'an 2000. « Nous, on fêtera le troisième millénaire ! », a annoncé l'architecte, le 15 juin dernier, en inaugurant l'exposition des maquettes du projet au Centre technique du bois et de l'ameublement (CTBA).
Cet édifice tout en bois de 200 mètres de haut, évalué à 300 millions de francs, n'a toujours pas trouvé de financement privé. Une association ad hoc, dite « d'étude et de développement de la tour », vient de se constituer. Elle regroupe le Comité national pour le développement du bois (CNDB), la SCIC-Développement (filiale de la Caisse des dépôts) et le Comité d'expansion de la Seine-Saint-Denis (Comex).
Depuis l'an dernier, le projet intéresse beaucoup les élus de la Seine-Saint-Denis. Ils souhaitent implanter cette sculpture monumentale au coeur du département, à Bobigny. Elle signerait ainsi un projet ambitieux : la « Cité de la Terre ». En sus de la tour, le conseil général prévoit, pour sa part, d'inaugurer la « Maison de la Terre ». Il s'agit de reconstruire un des pavillons métalliques de l'ancienne Villette, la halle aux moutons (coût : 150 millions de francs) dont le département est propriétaire. Le projet prévoit aussi de réhabiliter les berges du canal de l'Ourcq. Un « vaporetto » pourrait même y circuler jusqu'à La Villette (avec des stations tous les 500 mètres). Enfin, l'ensemble du projet devrait contribuer à la requalification du centre ville de Bobigny : la révision du POS a d'ailleurs été lancée en février dernier.
Cependant, les élus attendent d'abord que la Tour de la Terre soit réalisée, avant de mettre en oeuvre leur projet de Cité de la Terre. Si l'association parvient à trouver rapidement des financements privés, le chantier de construction de la tour pourra être lancé d'ici à 2002.
PHOTO
La Tour, qui fermera la perspective du canal de l'Ourcq, pourrait devenir le pivot d'une Cité de la Terre.
