La ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, l'a rappelé en ouverture de la réunion de travail à laquelle étaient conviés au ministère de l'Economie et des Finances, les acteurs de la filière biocarburant et ses principaux utilisateurs, dont le BTP : "Nous avons pour mission de sortir de notre dépendance aux énergies fossiles".
Exit donc le gazole non routier (qui ne sera plus avantagé fiscalement et prendra 5,99 c€/an pendant les 7 prochaines années pour le BTP). Mais par quoi le remplacer ?
"Electrifier est l’objectif mais tout ne peut pas l’être. Les biocarburants sont donc une solution", a rappelé Agnès Pannier-Runacher. Et principalement les biocarburants à base de biomasse. Ainsi les filières de l’agriculture, de la forêt et des engins lourds de chantier ont été retenues parmi les filières prioritaires dans l’accès à long terme à ces carburants.
Ce qui risque de créer un déséquilibre entre l'offre actuelle et la demande en forte croissance.
D'où cette réunion à Bercy qui a mis face à face producteurs et utilisateurs. Bruno Le Maire, ministre de l'Economie, Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture et Agnès Pannier-Runacher donc, ont présenté, pour les mois à venir, les modalités de structuration du dialogue entre producteurs de biocarburants, utilisateurs de biocarburants et services de l’Etat. Des groupes de travail devront faire des propositions concrètes pour un meilleur accès aux solutions décarbonées pour le BTP, l’agriculture, la filière forêt-bois et le transport dans les mois qui viennent.
GNR XTL
En attendant, on sait déjà que courant 2024, la distribution du diesel dit « XTL » devrait être facilitée avec la levée au niveau européen des freins limitant actuellement sa commercialisation aux flottes professionnelles dites « captives » disposant d’une logistique dédiée. Agnès Pannier-Runacher a assuré qu'afin de faciliter son utilisation par les engins agricoles et de chantier, serait créé un nouveau carburant décarboné pour les usages non routiers, le « GNR XTL ».
Un nouveau carburant qui ne suffira pas pour atteindre les objectifs de décarbonation. Le gouvernement a donc insisté sur l’importance de favoriser la réduction de la consommation d’énergie par une stratégie favorisant la sobriété, par une plus grande optimisation des consommations, ainsi que par l’efficacité énergétique, en s’appuyant sur les innovations technologiques et l’électrification quand cela est techniquement et économiquement possible.
