BEZIERS : L'amphithéâtre romain amorce la requalification urbaine

Pour réhabiliter son secteur sauvegardé, la ville couple la valorisation du patrimoine archéologique, sur financements publics, et la réhabilitation du bâti par l'investissement privé, éligible aux défiscalisations de la loi Malraux.

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Le modeste jardin municipal où apparaissent les vestiges d'un amphithéâtre romain inauguré en mars 2001 dans le quartier Saint-Jacques constitue le premier témoin d'une vaste opération de requalification urbaine. « Ce quartier qui offre une grande richesse patrimoniale et architecturale souffrait d'un état de délabrement et d'abandon avancé », souligne Jean-François Corbière, adjoint chargé du centre-ville. Cette double particularité a conduit la ville à coupler deux démarches : d'une part, une opération publique de mise en valeur du patrimoine archéologique ; de l'autre, un programme de réhabilitation immobilière financé par l'investissement privé grâce au mécanisme de la loi Malraux. La conduite de cette double intervention a été confiée à la Sebli, la SEM d'équipement biterroise. En 1996, la ville lui concède un premier îlot d'une soixantaine d'immeubles englobant des arènes romaines, enfouies sous des constructions et des jardins. Une opération de fouilles permet de mettre à jour une partie des fondations et un segment de l'ambulacre de l'amphithéâtre. L'architecte chargé du chantier, Olivier Brigaud, s'attachera à faire apparaître dans le calepinage de rues voisines le plan du monument, en grande partie couvert par la ville ; la Sebli s'emploie à restructurer le bâti. Usant du droit de préemption que lui a délégué la municipalité, elle acquiert les bâtiments, monte les dossiers administratifs, réalise des curetages, établit des prescriptions de travaux et cède les immeubles restructurés. Les acquéreurs qui bénéficient des possibilités de défiscalisation de la loi Malraux s'engagent à rendre les logements habitables et à les mettre en location pendant au moins neuf ans. Ces travaux sont éligibles aux subventions de l'Anah, moyennant un conventionnement des loyers.

La restructuration engagée révèle une stratification historique très riche. Elle met notamment à jour une maison médiévale surplombant l'amphithéâtre romain. En novembre 2000, la ville a concédé à la Sebli dix-huit îlots supplémentaires. « Béziers s'est engagé avec beaucoup de retard dans la revitalisation de son centre historique, observe Henri Dorne, directeur de la Sebli. C'est finalement une chance : rien de rédhibitoire n'a été fait. »

FICHE TECHNIQUE (p.131) :

Maîtrise d'ouvrage : Sebli, par concession publique d'aménagement

Maîtrise d'oeuvre : Olivier Brigaud, architecte (jardin des Arènes et valorisation des vestiges archéologiques) ; Jean-Charles Euzet, architecte (restructuration des immeubles)

Programme : mise en valeur du patrimoine archéologique, création d'un jardin des Arènes, retraitement de la voirie ; acquisition et restructuration (gros oeuvre) d'une soixantaine d'immeubles dégradés avant remise sur le marché en locatif conventionné (soit environ 120 appartements)

Coût : 13 millions de francs (jardin, voirie, réseaux) et 30 millions de francs (bâtiments)

Etat d'avancement : jardin et voiries livrés ; logements en cours de livraison

PHOTOS :

Le jardin municipal du quartier Saint-Jacques met en scène les vestiges d'un amphithéâtre romain.

Des avantages fiscaux incitent les propriétaires privés à réhabiliter.

La restructuration a fait réapparaître le patrimoine antique.

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