En inaugurant sa première ligne de production dédiée à la fabrication de Prémur sur son site de Poincy (Seine-et-Marne), KP1 semble faire fi de la morosité conjoncturelle. Pourtant, son président, Jean-François Trontin, ne se veut pas d’emblée optimiste : « Je ne crois pas que nous soyons encore au plancher de la crise », reconnaît le dirigeant du numéro un français du béton précontraint.
Avec un chiffre d’affaires de 365 millions d’euros et surtout plus de 40 % de parts de marché sur celui des poutrelles et 38 % sur celui des prédalles, KP1 compte néanmoins maintenir sa longueur d’avance face à ses principaux concurrents, Rector et SEAC, en se positionnant comme un « créateur complet de systèmes constructifs ».
Objectif en France : 4 millions de m2 par an
Appartenant pour 75 % au fonds d’investissement britannique Doughty Hanson et pour 25 % à ses cadres, le fabricant mise aujourd’hui sur le Prémur, un produit encore balbutiant dans la construction hexagonale et jusqu’alors pré carré de l’alsacien Fehr et de l’allemand Spurgin. En effet, outre-Rhin où fut créé le Prémur il y a une vingtaine d’années, les ventes atteignent 4,5 millions de m2 par an.
En France, il est bien difficile d’estimer les ventes tant elles sont encore marginales. De son côté, KP1 souhaite dynamiser le marché pour que celui-ci « arrive rapidement à 4 millions de m2 par an ». De l’innovation dans l’adversité : voilà donc la recette de KP1 face à une crise qui l’a contraint à remanier son budget cinq fois à la baisse depuis le mois de septembre dernier.
Présence en Pologne et en Tunisie...
Présent par ailleurs à l’international avec deux usines en Pologne et un bureau d’études en Tunisie, l’industriel avignonnais prévoit maintenant une activité en baisse de 25 % en France et ce, sur l’ensemble de ses marchés. Cela ne devrait pas l’empêcher de proposer une déclinaison isolante de son Prémur « avant la fin de l’année ».
Autre arme, celle-ci défensive, de l’industriel : KP1 a réduit la voilure de sa production en cessant l’activité le samedi et le dimanche dans ses 21 usines ou encore en n’ayant plus recours à des intérimaires. En outre, le Prémur devrait limiter le nombre de suppressions d’emplois parmi ses 1 595 salariés.