Le Baromètre réalisé par Ipsos pour Cerfrance s’attache à mesurer l’avancée de l’engagement des entreprises artisanales du Bâtiment dans les démarches d’éco-construction et de développement durable. Cette nouvelle édition prend acte d’un contexte qui montre que si une entreprise sur deux (48%) déclare que son activité est restée stable par rapport à l’année dernière, elles sont 32% à penser qu’elle diminuera au cours des 12 prochains mois. Quant à l’éco-conditionnalité qui rentrera en vigueur le 1er juillet 2014, elle semble encore les laisser indifférents : pour 49% d’entre eux elle n’apparaît ni comme une contrainte, ni comme une opportunité.
RGE : une opportunité pour 31 % d’artisans
A partir du 1er juillet 2014, seules les entreprises et les artisans titulaires de la mention « Reconnu Garant de l’Environnement » pourront réaliser des travaux financés par l’éco-prêt à taux zéro et le Crédit d'Impôt Développement Durable (CIDD). Si ce nouveau principe d’éco-conditionnalité n’apparaît pas comme une contrainte puisque près d’un tiers (31%) des artisans interrogés le voient comme une opportunité, ce n’est pas pour autant qu’il sera synonyme d’investissement ou de recrutement. En effet, 58% des entreprises du bâtiment estiment que le coût d’investissement en matière de formation, de qualification et d’équipements sera faible et 84% pensent que la mise en place de l’éco-conditionnalité ne leur permettra pas d’embaucher dans les deux prochaines années.
L’éco-construction : des freins persistants
L’année 2013 est-elle celle du recul des chantiers d’éco-construction ? Ce n’était pas le cas dans le précédent baromètre. Le nombre d’entreprises qui attendent le plus longtemps possible avant d’effectuer des chantiers d’éco-construction (37%) est supérieur au nombre d’entreprises effectuant déjà ce type de chantier (35%). Et c’est avant tout dans les plus petites structures que les obstacles semblent perdurer. Ainsi, seulement 30% des artisans travaillant seuls effectuent déjà des chantiers d’éco-construction et 36% d’entre eux attendront le plus longtemps possible avant de le faire. Le frein le plus fréquemment cité reste la faible demande de la part des acheteurs (50% en 2013 ; 59% en 2012 ; 57% en 2011 ; 57% en 2010). Selon deux tiers des artisans interrogés, elle n’a pas augmenté depuis l’année dernière : 56% estiment qu’elle est restée stable et 10% qu’elle a même diminué. Autres blocages : le manque de formation et accompagnement (25%), la difficulté à obtenir des aides financières suffisantes (25%), la nécessité d’investir dans de nouveaux équipements (23%) et les effectifs insuffisants (18%). Une situation sans doute amplifiée par le faible taux d’entreprises certifiées ou labellisées. Ce taux pourrait toutefois connaître une véritable évolution l’année prochaine puisque déjà cette année, il est passé de 4% d’entreprises en 2012 à 10% en 2013, tandis que le nombre d’entreprises n’en bénéficiant pas et n’ayant pas prévu d’en obtenir a diminué (74% en 2013 contre 79% en 2012). En tête des certifications, les labels Eco Artisan (35%), Qualibois (26%), Qualibat (21%) et Qualisol (12%). Bref, du grain à moudre pour les distributeurs….