Artisanat du bâtiment : vers une quasi-stabilisation de l'activité pour le 4e trimestre ?

Selon la note de conjopncture de la Capeb du jeudi 21 octobre 2010, l'artisanat du bâtiment s'achemine vers un redémarrage. Si l'évolution de l'activité demeure encore négative, la baisse observée de -1,5 % au 3e trimestre est de moindre ampleur et confirme le ralentissement de la baisse enclenchée au 2e trimestre.

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Evolution de l’activité des entreprises artisanales en volume : 3e trimestre 2010 : -1,5 %

En attendant une vraie reprise, les indicateurs laissent espérer une sortie de crise en 2011 avec une croissance que la Confédération de l'Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment estimerait(1) autour d'une moyenne annuelle de +1,5 % en volume. Le chiffre d'affaires en volume du secteur pourrait ainsi se stabiliser au 4e trimestre. La Capeb maintient sa prévision d'une baisse globale d'activité de -2,5 % sur l'ensemble de l'année 2010 et réaffirme son inquiétude sur l'avenir des crédits d'impôts et des aides financières liées à la construction durable. Leur diminution pourrait en effet entraver les prémices de reprise économique.

3e trimestre 2010 : un recul limité de l'activité à -1,5 %

Après avoir accusé une diminution de -2,5 % au 2e trimestre, le volume d'activité des artisans du bâtiment recule toujours au 3e trimestre mais à un rythme plus faible avec une baisse de -1,5 % par rapport au même trimestre de l'année précédente. Toutes tailles d'entreprises confondues, le secteur du bâtiment dans son ensemble enregistre toujours un recul de -2,5 %. Cette conjoncture témoigne d'une morosité persistante des ménages. Néanmoins, la diminution de la baisse d'activité qui conduit le secteur du bâtiment vers un front stable laisse entrevoir de premiers signes de reprise.

« Comme nous l'avions prévu, la croissance tarde à s'enclencher mais cette quasi-stabilisation de l'activité donne enfin des raisons de positiver.  D'ailleurs, j'espère qu'en 2011 nos prévisions(1) de croissance à +1,5 % se réaliseront. Aujourd'hui, même si le pire de la crise financière est derrière nous, ses conséquences sur l'économie réelle et plus particulièrement sur le pouvoir d'achat des ménages sont en revanche encore extrêmement pesantes. Il ne faut donc pas s'étonner que le redémarrage de l'activité se fasse attendre, notamment dans l'entretien-amélioration, marché détenu à 68 % par les artisans », explique Patrick Liébus, Président de la Capeb.

Un redressement plus marqué dans le neuf

Globalement, la période est à l'attentisme des marchés qui ont peu évolué ce trimestre. Après l'espoir suscité par la forte inflexion de la baisse sur le segment du neuf au 2e trimestre, la construction neuve se contracte de -2 %. L'entretien-amélioration affiche un repli de -1,5 % et concède ainsi son troisième trimestre consécutif de stagnation autour du seuil de -2 %.

Les carnets de commandes sont, eux aussi, quasi stables pour les entreprises de moins de 10 salariés tandis qu'ils augmentent légèrement pour les entreprises de 10 à 20 salariés.

Alors que les permis de construire continuent de progresser, les mises en chantier semblent ne pas vouloir décoller du plancher des 330 000 logements commencés. Point positif, les autorisations augmentent de 8 % en cumul sur un an et s'éloignent de leur niveau le plus bas atteint en février 2010. En revanche, les mises en chantier chutent de -3,6 % à la fin août 2010. Le recul est particulièrement marqué pour l'individuel pur qui accuse le coup avec un décrochage de -10,7 %.

Cette moindre détérioration des marchés ne doit pas masquer la situation préoccupante de l'artisanat du bâtiment qui doit compter avec une légère dégradation continue de l'emploi, cependant moindre comparé à l'ensemble du secteur. Le secteur du BTP comptait 1 430 400 salariés au 2e trimestre 2010, soit une baisse de -2,1 %.

« Si les fantômes de la crise nous hantent toujours, ils perdent en vitalité et nous sortons peu à peu de la période tourmentée que nous avons subie depuis 2008. Pour les chasser définitivement, il nous tarde de voir les autorisations de chantier se concrétiser. Nous comptons sur l'action du gouvernement pour promouvoir davantage l'ECO PTZ et maintenir les outils incitatifs à la réalisation de travaux d'amélioration énergétique des logements. Il faut envoyer des signes d'encouragement aux particuliers pour redonner de l'air à un secteur toujours en grande difficulté et recréer de l'emploi » explique Patrick Liébus.

Corps de métiers, régions : moins de disparités

Les baisses d'activité sont relativement comparables d'un corps de métier à l'autre. Les électriciens, couvreurs, plombiers, plâtriers et spécialistes de la décoration voient leur activité reculer de 2 %. Les menuisiers-serruriers enregistrent quant à eux un repli de 1 % de leur volume d'affaires. Enfin, comme au trimestre précédent, le plus faible recul est à noter chez les maçons.

La situation des trésoreries s'améliore lentement aux dires des professionnels interrogés.

Du côté des régions, la tendance est la même pour toutes : moindre baisse. L'Ile-de-France fait néanmoins figure exception. Cette région qui avait déjà renoué avec la croissance au trimestre précédent affiche toujours une augmentation de son volume d'activité, mais de faible amplitude.

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