Archéologie préventive: l’Inrap évalue le ressenti des aménageurs

L’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) vient de publier son premier baromètre sur l’opinion des aménageurs ayant fait réaliser des fouilles archéologiques préventives. Le baromètre met en relief une bonne satisfaction globale, mais des améliorations à apporter sur la phase devis et sur la perception du rapport qualité/prix des interventions.

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Les archéologues de l'Inrap avaient mis au jour le terrain jeu de paume de Louis XIII dans la cour du Grand commun du Château de Versailles

Pour la première année, l’Inrap a mis en place un baromètre de satisfaction auprès des aménageurs ayant fait réaliser des fouilles archéologiques préventives (*). «Ce baromètre, a précisé le président de l’Inrap Jean-Paul Jacob, était demandé par le conseil d’administration, mais découlait aussi du contrat de performance signé en septembre 2011 avec les ministères de tutelle, le ministère de la Culture et de la Communication et celui de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.»

Suite à l’ouverture des fouilles à la concurrence en 2003, l’Inrap, qui reste le principal opérateur en ce domaine, avait déjà mis en place en 2010 un Plan «Reconquête aménageurs», visant à renforcer son positionnement vis-à-vis des concurrents, avec des mesures centrées sur «la relation client, le prix et les délais».

Le prix : premier critère de choix des prestataires

Constat central de l’enquête, le prix est LE critère déterminant pour le choix d’un prestataire, avant l’expertise et même les délais. L’Inrap a d’ailleurs été choisi dans 95% des cas pour cette raison, même si dans près d’un quart des cas, les aménageurs n’ont pas eu le choix d’autres candidats.

La partie préliminaire de l’enquête, visant à cerner le profil des «clients» de l’Inrap, fait ressortir une majorité d’aménageurs publics ou semi-publics, trois-quarts d’interlocuteurs n’ayant travaillé qu’avec l’Inrap et un montant moyen des fouilles de 377 500 euros (en excluant l’intervention massive de 6,4 millions d’euros pour le projet du Canal Seine-Nord Europe).

Des résultats positifs, même pour les délais

En phase devis, 83% des interrogés s’estiment satisfaits, avec un fort pourcentage (95%) jugeant que les contraintes de leur projet ont bien été prises en compte, mais un peu moins que le devis est clair et lisible. Plus sensible, la question des délais fait aussi l’objet de bons retours : 90% notent que le chantier démarre à la date prévue et 84% que les délais sont conformes aux engagements.

En phase chantier, la quasi-totalité des interrogés (96%) reconnaît le respect des règles d'hygiène et de sécurité, mais un certain nombre (18%) s’estime néanmoins insatisfait du rendu du terrain après la fouille.

Le rapport qualité-prix : une difficile amélioration ?

Face à la faible satisfaction des aménageurs quant au rapport qualité/prix des interventions, Jean-Marc Jacob reconnaît : «J’ai l’impression que s’exprime ici la rancœur de certains aménageurs quant à l’idée même de devoir payer pour des fouilles archéologiques préventives.»

«Ces résultats sont à replacer dans une conjoncture difficile, ajoute Claude Le Potier, directeur interrégional du Grand Ouest à l'Inrap. D’où l’importance du prix, mais aussi de la qualité de nos intervenants et de la valorisation scientifique, pour faire la différence.»

Vers plus de communication et de valorisation

Les pistes d’amélioration qui se dégagent de l’enquête sont d’après l’Inrap d’«accentuer la valorisation et la communication autour des fouilles, qui constituent un atout pour les aménageurs».

L’Inrap compte aussi mieux informer les aménageurs. Dans l’enquête, plus d’un tiers se reconnaissaient en effet néophytes quant aux procédures à suivre. C’est le sens de la «visite préalable de terrain», une mesure du plan «Reconquête aménageurs» qui consiste à envoyer un interlocuteur présenter la procédure et le déroulé des fouilles, dès réception de la prescription.

Concernant les réformes plus générales du secteur, un Livre blanc est attendu pour mars, à la suite des réunions depuis octobre 2012 d'une commission dédiée (lire notre article). Ses recommandations devraient être intégrées à la «loi sur le Patrimoine» annoncée par la ministre de la Culture Aurélie Filippetti.

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