Projet phare de votre second mandat, le projet de Centre de la mer et du développement durable, désormais baptisé Odyssey 21 et plus connu sous l’appellation tour Jean Nouvel, semble à l’arrêt. Où en est-il exactement ?
Il se fera sous forme de partenariat public-privé. De nouvelles procédures sont en cours pour une livraison en 2013. Le partenaire et le délégataire devraient être connus en 2010. C’est un peu compliqué parce que l’architecte, Jean Nouvel, est déjà désigné. Nous allons lancer une consultation pour la scénographie. Cette tour permettra de faire connaître Le Havre de très loin. Elle sera notre drapeau.
MConcernant le projet de tramway sur rails, où en est-il ? Des extensions sont-elles déjà prévues ?
Le mandataire de la maîtrise d’œuvre (Systra) et l’AMO (Codebat) ont été désignés en septembre. Ils viennent d’installer leurs bureaux de chantier. Les travaux devraient s’étaler de 2010, après l’enquête publique, à l’automne 2012. Le calendrier est très serré. Nous avons lancé des études pour des extensions, vers l’est, vers le futur grand stade. Il pourrait s’agir d’un tram-train desservant les quartiers sud. Mais rien n’est encore arrêté bien sûr.
Qu’en est-il du projet de tour CMA-CGM, à l’entrée de la ville ?
Je sais que Jacques Saade, président de la compagnie maritime, souhaite un beau geste architectural. J’ai rencontré récemment Jean-Marc Lacave, le directeur de cet armement et ancien directeur du Port du Havre. Il m’a confirmé que ce projet était toujours à l’ordre du jour mais qu’il serait repoussé d’un an ou deux.
Pour le grand stade, le calendrier est serré...
C’est exact. Il devra être prêt pour la saison de football 2011-2012. Nous sommes en phase de négociation avec la SNCF et RFF qui ont su libérer en moins d’un an les 22 hectares nécessaires à l’emprise foncière d’une opération dont le coût d’objectif global, avec les accès, est de l’ordre de 150 millions d’euros. Ce projet, en conception-réalisation, a attiré tous les grands noms. Nous avons retenu six équipes qui rendront leur copie à la fin du printemps. Peut-être aurons-nous de bonnes surprises au niveau des prix.
Prévoyez-vous d’autres grands équipements ?
Il nous faut un vrai palais des congrès, à la dimension d’une agglomération de 250 000 habitants pour des manifestations importantes en termes d’image et de retombées hôtelières. Il nous est arrivé de refuser des événements ou d’en perdre faute de capacités d’accueil. Nous disposons à l’extrémité ouest du bassin Vauban d’un terrain admirablement placé pour ce type de projet, en entrée de ville. Je vais proposer à la Codah de prendre la compétence tourisme dans ce but.
Vous envisagez de réhabiliter le Volcan conçu par Oscar Niemeyer ?
Le bâtiment qui appartient à la Ville se dégrade. Je viens de me rendre, pour la seconde fois au Brésil, pour rencontrer l’architecte et obtenir son autorisation d’effectuer ces travaux d’un montant de 15 millions d’euros. L’idée, au-delà des interventions sur le bâti, est de transformer le cinéma en salle de répétition, le petit Volcan en médiathèque tout en conservant la grande scène.
Quels sont les points d’appui de votre politique de développement urbain ?
L’agglomération et la ville perdent des habitants depuis trente ans. Pour inverser la tendance il nous faut être plus interventionnistes sur le foncier et arriver à proposer des logements attractifs. C’est un des enjeux majeurs du mandat. Fort heureusement, nous constatons que les promoteurs sont intéressés par Le Havre. Or, nous disposons de vastes espaces, dans les quartiers sud, à l’arrière du quartier de l’Eure où beaucoup d’opportunités foncières vont apparaître. C’est là que la mutation de la ville sera la plus importante au cours des prochaines années.