Paris est une destination touristique de premier plan, mais aussi une ville pour les habitants de toute l’agglomération. Elle est une cité de culture ou tous les publics se retrouvent. Nous tous, Franciliens, devons revendiquer l’accès à la Seine, la libération des berges, afin de profiter des espaces de détente et de loisir au bord de l’eau. Flâner au bord du fleuve, s’y retrouver entre amis pour y pique-niquer, y faire son jogging ou simplement pour parcourir la ville d’Est en Ouest, à vélo, loin des automobiles.
La ville est une invitation, un lieu partagé qui se traverse mal, mais qui se contourne facilement. Les grands jardins de la capitale, le Luxembourg, le Champ de Mars, les Tuileries, magnifient les perspectives ouvertes sur le ciel… De même les berges de la Seine, en balcon sur l’eau, sont des espaces indispensables pour les habitants d’une ville dense. La Seine fait respirer la ville. Au Moyen Âge, sa contention a permis de construire le long du fleuve et d’en habiter les rives. A l’opposé, des villes comme Vienne se sont construites loin du Danube, par crainte des inondations. A Paris, l’eau est au centre. Le paysage du fleuve devient paysage urbain, apportant la fraîcheur et le vent du lointain.
Et puis, cet espace a été donné aux automobiles. Les grandes places publiques parisiennes sont devenues des parkings et les berges du fleuve des autoroutes urbaines... Aujourd’hui, les citadins ont compris que, pour retrouver une ville vivable il faut reconquérir la place occupée par les automobiles. Cinq cents mètres de voitures sur trois voies, occupées en moyenne par 1,2 passager, représentent l’équivalent de six cars de passagers de 60 personnes. Les cars occupent 30 m de chaussée, à comparer aux 500m de la route à trois voies… Des transports en commun efficaces, des navettes électriques qui achemineraient les utilisateurs depuis la périphérie de la ville, sont des solutions pour une ville désirable demain. Le seul argument de la pollution, pour justifier la fermeture des voies sur berges aux automobiles, n’est pas suffisant et ne prend pas la pleine mesure de l’aménité que nous demandons désormais à la ville de nous offrir.