Pourquoi établir un diagnostic acoustique ?
Avant de programmer des travaux, il est nécessaire d'effectuer un état des lieux afin de déterminer les solutions à mettre en oeuvre. La garantie de résultats suppose des mesures avant et après travaux, donc la présence d'un acousticien, qui aura obligatoirement une mission de suivi de chantier. Toutefois, le respect de certaines règles permet au professionnel du bâtiment d'établir un diagnostic simplifié. Cette préconisation engage sa responsabilité.
Elle passe par trois étapes :
l'identification de la source du bruit ;
l'étude du cheminement du bruit ;
la formulation des objectifs.
Quand intervenir ?
Le diagnostic ne doit pas être uniquement réalisé dans le cas de travaux d'amélioration acoustique. Il doit être envisagé à chaque fois que l'on intervient sur le bâti ou les équipements. Changer une fenêtre, aménager un comble, remplacer un revêtement de sol, poser une VMC ou une chaudière, installer une salle de bains peuvent conduire à une dégradation acoustique du logement, voire du logement voisin.
Comment procéder ?
Dans un logement, le bruit provient d'une source. Il est transmis par l'air et par la structure de l'immeuble. Pour améliorer le confort, il existe plusieurs solutions : réduire le bruit à la source, améliorer l'isolation pour affaiblir la transmission, renforcer l'absorption pour diminuer la réverbération. Il faut donc d'abord identifier les sources de bruits, puis repérer leur chemin de transmission, qui peut être direct, latéral ou parasite. Les transmissions parasites, particulièrement importantes dans l'habitat existant, proviennent, par exemple, de défauts d'étanchéité, de cavités dans la paroi, des gaines techniques, de l'absence de joints verticaux dans un mur en parpaings, ou encore des entrées d'air. En règle générale, il faut toujours agir en priorité sur le point le plus faible, celui qui transmet le maximum de bruit.
Quelle solution technique adopter ?
Le choix entre les différentes techniques s'effectuera en fonction du rapport performance/coût, mais il ne faut pas oublier la composante sociologique : dans la formulation des objectifs, l'évaluation de la gêne ressentie par les habitants peut orienter les choix techniques et contribuer à la satisfaction après travaux. Le confort acoustique se mesure d'abord avec la perception des usagers avant de se mesurer avec un sonomètre. Mais la réglementation ne prend en compte que les valeurs mesurées. Par ailleurs, une technique qui a donné satisfaction dans un logement peut ne pas convenir dans un autre si les caractéristiques du bâtiment sont différentes.
Quels sont les différents types de bruits ?
Les bruits aériens (cris, télévision) peuvent être extérieurs ou intérieurs à l'immeuble. Ils font vibrer les parois, qui se comportent comme des émetteurs, faisant vibrer à leur tour l'air ambiant de la pièce de réception.
Les bruits d'impact sont émis par une paroi mise en vibration par un choc (chute d'objet, bruit de pas). Un bruit d'impact peut se répandre dans tout un immeuble, même loin de sa source.
Les bruits d'équipements génèrent, à la fois, des vibrations et des bruits aériens.
Les bruits extérieurs proviennent, par exemple, d'un parking, d'un escalier, d'une voiture.
Quel cadre réglementaire ?
La nouvelle réglementation acoustique (NRA) est applicable à tous les permis de construire de bâtiments d'habitation déposés depuis le 1er janvier 1996. Elle concerne également les surélévations ou extensions de bâtiments existants. La réglementation est fondée sur une exigence de résultat : les professionnels ont donc le choix des moyens pour y parvenir. A partir du 1er janvier 1999, l'exigence concernant les bruits d'impact semble devoir être réduite à 61 dB(A) - valeur déjà retenue par le label Qualitel. Les principales dispositions innovantes sont les suivantes : diminution des bruits d'impact dans les parties communes, limitation des bruits d'équipements à l'intérieur des logements, isolation minimale aux bruits aériens extérieurs - valeur minimale de 30 dB(A) vis-à-vis des bruits routiers.
Pour guider les professionnels, le Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) a édité des exemples de solutions acoustiques (ESA). Ces exemples ne sont pas réglementaires. Seule la mesure des performances finales de l'ouvrage constitue la preuve de conformité.
A RETENIR
Pourquoi ?
La réglementation acoustique s'applique à des surélévations ou des extensions de bâtiments d'habitation existants.
Par qui ?
Un acousticien apporte une garantie de résultats grâce à des mesures. Un professionnel du bâtiment, moyennant le respect de certaines règles, peut établir un diagnostic simplifié.
Comment ?
Il faut réduire le bruit à la source, améliorer l'isolation pour affaiblir la transmission et renforcer l'absorption pour diminuer la réverbération.
POUR EN SAVOIR PLUS...
Textes de référence
Guide de l'acoustique Capeb : « Amélioration des bâtiments existants », Artefab Pays de Loire, 1, rue Louis-Marin, BP 56313, 44263 Nantes Cedex 2.
BET Acousta, BP 75, 9, avenue Batiot, 85111 Chantonnay Cedex ; tél. : 02.51.48.52.09 ; fax : 02.51.46.81.92 ; site web : http : //perso.wanadoo.fr/asteca.
CSTB, service publication-diffusion des exemples de solutions acoustiques (ESA), tél. : 01.64.68.84.30.