Alep crée la surprise dans les sites touristiques

Après avoir aménagé le Jardin d'acclimatation de Paris, l'agence de paysagistes s'attaque au mont Ventoux.

 

 

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« Le paysagiste apporte une méthode d'appréciation du territoire dans toutes ses dimensions : physique, géographique, sensible et, enfin, culturelle. » Cette affirmation de Sébastien Giorgis, architecte-paysagiste fondateur de l'association de paysagistes Volubilis, pourrait résumer l'approche de Philippe Deliau et de sa compagne Juliette Hafteck, les gérants de l'Atelier Lieux et Paysages (Alep) basé à Cadenet (Vaucluse). Originaires tous deux du Sud-Est, ils se sont connus à l'école du paysage d'Angers. Une fois leur diplôme en poche, en 1991, ils multiplient les expériences avant de se fixer dans leur région natale et d'y créer leur agence en 2003. Celle-ci emploie aujourd'hui 10 personnes (paysagistes, architectes, naturalistes… ) et a réalisé 1,2 M€ de chiffre d'affaires en 2017.

Depuis quinze ans, Alep a développé un savoir-faire dans la valorisation et la renaturation de sites touristiques. Parmi ses références, l'aménagement des abords du pont du Gard, celui de la corniche de Rocamadour (Lot), le site d'Arjuzanx (Landes) ou encore la mise en valeur des neuf écluses de Fonseranes à Béziers (Hérault). Pour ces joyaux du canal du Midi, Alep, associée à l'agence d'architecture grenobloise Inca, a conçu un circuit qui multiplie les points de vue. « Nous ne nous contentons pas de reconstituer ou de réhabiliter un paysage. Nous nous attachons à raconter une histoire. La façon de traverser un paysage est aussi importante que sa valorisation », pointe Philippe Deliau.

« Des plans successifs et changeants ». L'un des derniers projets majeurs d'Alep, l'aménagement du Jardin d'acclimatation, écrin de la fondation Louis-Vuitton à Paris (XVIe), est une parfaite illustration de ce parti pris. « En suivant le dessin historique du paysagiste Jean-Pierre Barillet-Deschamps, nous avons créé de nouveaux cheminements pour découvrir le bâtiment de Frank Gehry. Le visiteur doit appréhender la vision de “l'objet” comme une surprise dans des plans successifs et changeants émaillant le parcours », développe le gérant d'Alep.

Conçue en association avec l'architecte montpelliérain Emmanuel Nebout et livrée en 2013, la coulée verte à Carpentras (Vaucluse) est un autre projet marquant. « Nous avons créé un paysage à partir de rien. Avec ce projet, nous sommes sortis d'une logique patrimoniale et avons commencé à intervenir en milieu urbain », raconte Philippe Deliau. Depuis la coulée verte, le regard porte au loin vers le mont Ventoux. Un autre site emblématique sur lequel Alep va se pencher avec une équipe dont il est le mandataire. Le projet, qui entrera en 2019 en phase opérationnelle, est ambitieux puisqu'il s'agit de sortir les voitures du sommet tout en maintenant la diversité des usages.

Même si le métier de paysagiste ne se résume pas à planter, il occupe une part essentielle du travail d'Alep : « Nous passons un temps infini à composer autant les plans de plantations que les calepins de pierre. Cela nous demande une relation suivie avec les pépiniéristes, et beaucoup de pratique. La moitié des végétaux sur la coulée verte de Carpentras sont issus de contrats de culture initiés un an plus tôt », rappelle Juliette Hafteck. Grâce à cette maîtrise, Alep fait également germer ses idées dans des domaines viticoles et des jardins de particuliers, au point que la clientèle privée représente aujourd'hui 50 % de son activité.

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