« Le nombre des entreprises et le nombre d'ouvriers sont certes stables. Mais ces chiffres, historiquement bas, ne doivent pas masquer la réalité : depuis six ans, l'Ain a perdu, en rythme annuel, 2 500 à 3 000 emplois. Et il ne les a jamais retrouvés ! » s'indigne Michel Garde, président de la fédération du bâtiment et des travaux publics de l'Ain.
Sur le plan de la construction, le département de l'Ain a vécu une année 1997 marquée, à fin décembre, par la chute de 31 % des mises en chantier de logements collectifs, heureusement compensée par l'individuel. Les autorisations de construire en baisse incitent à la circonspection.
« Avec la priorité donnée à la réhabilitation, le second oeuvre devrait être le modeste bénéficiaire de l'année 1998 », commente Michel Garde. Aucun signe encourageant dans les logements non résidentiels, avec la poursuite de la baisse des mises en chantier et des permis de construire. Et Michel Garde de s'interroger : « A-t-on enfin touché le fond ? »
Quant aux prix anormalement bas, un double constat s'impose avec, d'un côté, des élus « tétanisés quand il faut écarter un prix qui ne correspond pas à une réalité économique » et, de l'autre, « malheureusement, des entreprises qui cherchent leur salut dans la fuite des prix bas. Avec la complicité de certains maîtres d'ouvrage complaisants... ».
Approchés pour adopter des conventions sur la détection du moins-disant et son élimination éventuelle (sur le modèle de la Drôme et de l'Ardèche), des maîtres d'ouvrage comme le département, les communes de Bourg-en-Bresse ou d'Oyonnax ont, après avoir « marqué un vif intérêt, préféré attendre la réforme du Code des marchés ». Cependant, lassée par la lenteur de la réforme, la ville de Bourg-en-Bresse entend réexaminer la proposition de BTP 01.
Autre constat d'échec avec la « lancinante » question du travail clandestin : « Les moyens sont toujours insuffisants pour éradiquer ce fléau. » Ce qui n'empêche pas BTP 01 de renforcer, par une vignette annuelle, la carte du salarié lancée en 1995 - « initiative bien perçue ».
PHOTO : Michel Garde, président de la fédération du bâtiment et des travaux publics de l'Ain.