A Toulouse, le périurbain s’invite à l’assemblée des fabricants de la ville

La question d’une meilleure prise en compte des grands territoires a marqué le lancement de la 9e édition des Entretiens de l’aménagement, qui se tiennent les 20 et 21 juin. Avec de premières ébauches de solutions : le projet et la coopération.

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De gauche à droit, l'urbaniste Laurent Théry, la directrice du réseau de la Banque des territoires Gisèle Rossat-Mignod, le maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc, le chercheur Aurélien Delpirou et la journaliste Catherine Sabbah, le 20 juin lors des Entretiens de l'aménagement.

Les Entretiens de l’aménagement, rendez-vous triennal organisé par le Club Ville Aménagement, a cette réputation d’être la réunion des faiseurs de métropoles, des artisans de la ville issus notamment de grandes sociétés publiques ou d’économie mixte qui pilotent des opérations aussi vastes qu’emblématiques. Pour la 9e édition qui s’est ouverte le 20 juin à Toulouse, il fallait donc bien que la crise des Gilets Jaunes soit passée par là pour que la séance d’ouverture soit consacré au périurbain, à savoir « un impensé de l’aménagement, des territoires sans qualité où les aménageurs n’interviennent pas », lançait en préambule la journaliste Catherine Sabbah charger d’animer le débat et donc, par définition, de titiller l’assemblée.

Pourtant, « nous n’avons pas attendu cette crise pour connaître la fracture territoriale », assurait dans la foulée Jean-Luc Moudenc, le maire de la ville hôte et président de l’association France Urbaine. Et le Grand Prix de l’urbanisme 2010, Laurent Théry, de renchérir : « cette question des grands territoires est portée depuis très longtemps par un certain nombre d’acteurs. Des propositions existent depuis dix ans. Alors depuis, il s’est passé des choses mais rien de très effectif ni de très impactant. »

L’ancien aménageur de l’Ile de Nantes, de Saint-Nazaire et d’Euralille avait bien une idée de la cause probable de cette inertie : « l’émiettement communal. Or la grande échelle est nécessaire sur les sujets comme le développement économique, les déplacements, l’environnement… L’intercommunalité doit encore beaucoup progresser et de manière substantielle. »

Faire bénéficier le rural et le périurbain des outils de l’urbain

Jean-Luc Moudenc insistait, lui aussi, sur les vertus de la « coopération ». Sous sa casquette France Urbaine de chef de file des métropoles, il plaidait pour que « nos outils anciens, éprouvés, ne soient pas réservés aux projets uniquement urbains mais que les élus du périurbain et du rural puissent en bénéficier. » Dans son rôle de maire de Toulouse, il détaillait les actions engagées avec des territoires proches de  la métropole, dans le Gers ou le Lauragais : « c’est là que nous nous allons nous approvisionner pour fournir les 33 000 repas servis par jour dans les cantines scolaires. »

Etablir des partenariats véritables entre les métropoles et leur bassin de vie sur la base d’échanges des ressources, le chercheur Aurélien Delpirou était assurément pour. Et de proposer que Toulouse reconnaisse que ce que la chaîne des Pyrénées lui apporte « en air, en eau, en bois ! Il faut sortir de la tyrannie des limites car les territoires sont dans des chaînes d’interdépendance, notamment en matière d’écologie. Arrêtons de penser que l’espace du problème est celui de la solution. Ce dernier est souvent bien plus vaste. »

Laurent Théry appelait encore les acteurs à avoir des ambitions : « les territoires doivent réfléchir à ce qu’ils peuvent devenir. De là, ils pourront initier des projets ». Lui qui était à l’origine de cette première conférence avait, en tout cas, cette conviction : « il n’y a pas de territoires perdus. »

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