A Strasbourg, le tramway s’étendra au nord à partir de fin 2024

L’Eurométropole de Strasbourg votera mercredi la délibération devant déboucher, dans un an, sur le démarrage des 161 millions d’euros HT de travaux de l’extension du réseau de tramway dans la première couronne nord. La mise en service est visée courant 2027.

Réservé aux abonnés
Le tramway de Strasbourg, avenue du Rhin
Les quelque 5 kilomètres supplémentaires au nord de l’agglomération de Strasbourg viendront renforcer l’un des réseaux déjà les plus denses de transport en commun en site propre (TCSP) de France avec ses 77 kilomètres de lignes de tramway ou de bus à haut niveau de service.

L’Eurométropole de Strasbourg (EMS, Bas-Rhin) posera, ce mercredi 20 décembre, les derniers jalons préparatoires au principal investissement du mandat… et un peu au-delà : l’extension du réseau de tramway dans les premières communes de la périphérie, Schiltigheim et Bischheim, sur un tracé complémentaire de la ligne B qui les dessert depuis l’an 2000.

La délibération à volets multiples soumise au vote du dernier conseil métropolitain de l’année consiste à arrêter le bilan de la concertation, d’en engager une autre pour la mise en compatibilité du PLUi (plan local d’urbanisme intercommunal) et de solliciter l’ouverture de l’enquête publique. « Celle-ci devrait se dérouler entre mai et juillet prochains, de sorte à obtenir la déclaration d’utilité publique cet automneet de lancer les travaux dans la foulée. Nous comptons sur le démarrage du chantier encore avant fin 2024 », expose Alain Jund, vice-président de l’EMS en charge des mobilités.

Hausse de 15 % du budget travaux

L’enveloppe financière doit également être approuvée ce 20 décembre. Hors matériel roulant, elle s’élève à 224 millions d’euros HT, dont 161,2 millions d’euros pour les travaux, soit 21 millions de plus que le prévisionnel établi jusqu’alors pour le chantier lui-même. Le différentiel vient de la hausse des coûts, « et son niveau de +15 % est courant aujourd’hui pour un tel type de projet », affirme le vice-président de l’EMS. La collectivité le signale comme équivalent à « l’augmentation depuis deux ans des indicateurs généraux de la construction selon l’Insee ». Le reste du budget résulte des travaux préalables sur les réseaux (22,5 millions d’euros), de l’ingénierie (26,2 millions d’euros), des acquisitions foncières, sondages géotechniques et indemnisations pour préjudices économiques.

L’exécutif de l’EMS s’est livré, ce 18 décembre, dans sa présentation à la presse, à l’exercice du décryptage à la loupe du budget, à la décimale près. L’explication : une polémique était née ces dernières semaines quant à un « doublement » du coût à 268 millions d’euros, résultat d’un raisonnement en mode quelque peu raccourci qui mêlait les travaux et les autres frais. Les principales réévaluations avaient été opérées en amont, lorsque les études successives avaient affiné le contenu du projet, par rapport au rapport initial du bureau TTK qui avait conclu à une fourchette de travaux de 80 à 100 millions d’euros.

Aménagements urbains associés

En outre, « avec une fréquentation estimée à 46 000 voyageurs par jour, nous aurons meilleur ratio coût de réalisation/utilisation parmi les projets en gestation en France », a renchéri la présidente de l’EMS Pia Imbs, comparant à Lyon, Nice ou encore Caen. « Et le coût revu est parfaitement soutenable dans notre programme pluriannuel d’investissement, il n’entraînera ni hausse de fiscalité, ni dépassement de la ligne rouge des 12 ans de capacité de désendettement », ajoute la présidente.

Le chantier portera sur un total de 5 km. Il comportera la création d’une passerelle pour franchir le barreau routier entre la place de Haguenau (entrée nord de Strasbourg) et les premiers abords de Schiltigheim. L’extension s’accompagnera de nombreux aménagements urbains conçus par l’Atelier Alfred Peter Paysagiste de sorte à favoriser modes doux et végétalisation, notamment dans la branche strasbourgeoise du trajet. Celle-ci proposera une bifurcation vers l’est, passant par l’avenue des Vosges, aujourd’hui voie minérale de transit routier en bordure du centre historique.

Cette transformation a, elle aussi, nourri les discussions, aboutissant à un nombre exceptionnel de 1 300 contributions à la concertation publique, sept fois plus que pour l’extension du tramway à l’ouest de l’agglomération, en cours de chantier. Cette « place laissée au débat public » se trouve, selon Alain Jund, à l’origine du décalage d’un an du calendrier. La mise en service de l’extension nord est prévue courant 2027. Ce qui signifie que les engins de chantier turbineront en pleine campagne des municipales.

Abonnés
Baromètre de la construction
Retrouvez au même endroit tous les chiffres pour appréhender le marché de la construction d’aujourd'hui
Je découvreOpens in new window
Newsletter Week-End
Nos journalistes sélectionnent pour vous les articles essentiels de votre secteur.
Les services Le Moniteur
La solution en ligne pour bien construire !
L'expertise juridique des Éditions du Moniteur
Trouvez des fournisseurs du BTP !