Le groupement de deux tandems - Sodico Immobilier et Delta Promotion (filiale du groupe de travaux publics Lingenheld) pour la promotion et les agences d’architectes Oslo Architectes et D&A (Devillers & Associés) pour la maîtrise d’œuvre - a remporté, il y a quelques jours à Saint-Louis (Haut-Rhin), le concours pour la reconversion du site industriel Sterling, une pièce de choix de 1,95 hectare du tissu urbain de la ville frontalière de la suisse Bâle.
Cette opération lancée par la Société d’aménagement et de gestion pour le développement économique de la région ludovicienne (Sagel) consiste à développer, à la place de l’usine redéployée sur une zone d’activités en périphérie, sur 25 000 m2 au total des logements (19 000 m2), commerces et activités dans dix immeubles neufs ou réhabilités, selon un calendrier qui vise un début de travaux en 2024.

L’Alsacienne Oslo et la Parisienne D&A s’attachent à effacer les deux principaux inconvénients du site jusqu’alors : ses statuts de « verrou » et « d’îlot de chaleur parmi les plus forts de la ville », exposent les deux agences. Dans ce but, des percées végétales aménagées dans le sens nord-sud et une liaison douce piétonne d’est en ouest doivent composer un ensemble vertueux de « trame verte et réseau de venelles », créateur de liens avec le reste du centre-ville. La fraîcheur proviendra du « retour à un sol fertile » après démolition de la dalle industrielle : création d’une « fabrique de terre végétale » et d’une pépinière, coefficient de biotope de 60 %, concentration du programme sur des espaces permettant d’en libérer d’autres pour le végétal, forment les lignes directrices. Celles-ci sont tracées avec l’agence paysagiste Sortons du Bois qui connaît bien le sujet local : elle participe en ce moment à la réaffectation d’un autre ancien établissement Sterling dans Saint-Louis avec l’agence alsacienne DeA Architectes pour le compte d’un promoteur local.

Trois strates de hauteur
Pour le nouveau programme baptisés « Les Lumières », l’équipe Oslo-D&A(1) a appréhendé l’enjeu de la hauteur et des volumétries selon trois « strates » : une en R+2 calée sur la « hauteur de ville historique », une autre un peu plus élevée « qui dialogue avec la ville du XXe siècle », et une « émergence » à 44 mètres et 14 étages qui adresse un signal du XXIe siècle. Cette approche prolonge l’objectif du programme d’offrir une sorte de condensé de l’architecture de Saint-Louis en « jouant avec tous les codes » de celle-ci : « de la maison à colombages à l’immeuble contemporain, en passant par les villas en pierre du XIXe siècle ».
Complétant l’habitat (accession libre, locatif social et résidence pour seniors), les surfaces tertiaires sont destinées à accueillir de nombreuses fonctions autour de deux placettes : crèche, école d’enseignement supérieur en commerce durable, « Académie du climat », halles gastronomiques et gourmandes. Sans omettre le « Biergarten » (espace de consommation de bière en extérieur) qui plongera Saint-Louis dans son environnement germanique.
(1) Avec les bureaux d’études Elan (fluides et environnement), CET (structure), Archimed (environnement) et Bellastock (réemploi et urbanisme transitoire).