A Reims, le think tank de l’architecte Jacquet bat la campagne des municipales

Le cercle de réflexion que préside l’architecte-urbaniste Jean-Michel Jacquet vient d’organiser le premier débat entre les principaux candidats déclarés ou probables aux prochaines municipales, sur la base de quelques thèmes dont il a travaillé des propositions en amont.

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A Reims (Marne), la campagne des municipales est entrée dans le fond des sujets, et l’architecte-urbaniste Jean-Michel Jacquet y est un peu pour quelque chose. Parisien d’origine et établi de longue date dans la cité champenoise, il préside le think tank local Droits de cité qui a organisé, courant novembre, le premier débat entre les principaux candidats déclarés, le socialiste Eric Quénard et le LREM Gérard Chemla, et l’actuel maire Arnaud Robinet (LR), candidat probable à sa réélection bien qu’il n’ait pas encore fait connaître sa décision(1).

Jean-Michel Jacquet est en fait le créateur et l’âme de ce cercle de réflexion qui réunit environ 80 membres de la société civile : « des Rémois de résidence ou d’attache désireux de s’impliquer dans la construction du territoire, de façon apolitique », décrit-il. Depuis ses débuts en 2013, Droits de cité a produit plusieurs documents de réflexion, notamment sur l’urbanisme commercial, la place de la culture, la « ville des aînés », ou encore les trames verte et bleue, un travail remarqué par la région Grand Est au point de lui proposer récemment de l’associer à ses actions en la matière. Publier, c’est bien, mais être plus près de l’action, c’est mieux, s’est dit le think tank : ce débat à trois est la concrétisation de ce postulat. « Lors des précédents municipalités, nous avions rédigé un livre blanc. Mais nous nous sommes dit que ne rien vaut la présentation interactive et la réaction du public, dès lors que l’on prétend apporter sa contribution au débat démocratique », explique Jean-Michel Jacquet.

Image d'illustration de l'article
Think tank Droits de cité à Reims (Marne), décembre 2019 Think tank Droits de cité à Reims (Marne), décembre 2019

La réunion a attiré environ un public d’environ 140 personnes. © Droits de cité

Ecologie urbaine et métropole

En présence de 140 spectateurs, la rencontre a duré plus de quatre heures ! Si elle a tiré en longueur ce n’est pas du fait qu’elle s’est éparpillée dans les sujets. La structure organisatrice a en effet souhaité le circonscrire à trois thématiques sur lesquelles elle avait planché pendant des mois : la culture, l’offre de santé et l’écologie urbaine. Sur ce dernier sujet, ses idées, en partie inspirées de son président, foisonnent : « Ville du XXe siècle, façonnée par la voiture, Reims est pointée 8e ville la plus polluée de France. Il convient de repenser le rôle de l’A4, qui a été incontestablement vecteur du développement local et auxquels les Rémois sont attachés — le débat l’a confirmé — mais qui coupe littéralement la ville en deux d’est en ouest et génère des conséquences en terme de qualité de l’air », argumente Jean-Michel Jacquet. Le texte ayant servi de base aux échanges de la réunion propose par exemple de valoriser l’axe végétal « prometteur » qui se cache aujourd’hui derrière des infrastructures délaissées de l’A4, de « ramener la biodiversité dans les espaces publics en friche » et mener diverses actions de végétalisation en vue de lutter contre les effets du réchauffement climatique en ville. Concrètement, il propose de réserver deux des six voies routières traversantes à un « transport en site propre de type bus électrique », qui viendrait enrichir le maillage de transport collectif amorcé par la mise en service du tramway.

Un autre cheval de bataille de Droits de cité consiste à faire assumer à Reims son statut, de fait, de métropole à l’échelle élargie de tout ou partie de la Champagne-Ardenne, et à inciter les politiques à militer pour le faire reconnaître en droit, l’agglomération, seconde en importance du Grand Est (300 000 habitants) étant aujourd’hui communauté urbaine.

Le terreau était donc riche, pour autant les candidats déclarés ou potentiels l’ont plus effleuré que creusé en profondeur par des propositions précises, constate Jean-Michel Jacquet. Comme s’ils ne voulaient pas griller leurs cartouches trop tôt. La société civile est un monde, la politique en est un autre…

(1)La structure justifie la non-invitation sur le podium du Rassemblement national par le fait que celui-ci n’a pas encore désigné son candidat.

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