A Marseille, l’Etat place les collectivités sous surveillance pour lutter contre l’habitat indigne

Le gouvernement apporte 240 millions d’euros sur dix ans pour accélérer les mesures d’éradication de l’habitat indigne. Et se pose en garant de l’exécution des mesures par la ville et la métropole Aix Marseille Provence.

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Emplacement des immeubles effondrés, rue d'Aubagne, à Marseille, ce 29 novembre 2018.

En déplacement à Marseille, le ministre du Logement, Julien Denormandie, a présenté le 29 novembre 2018 les « mesures d’accompagnement pour la lutte contre l’habitat indigne ». Près d’un mois après l’effondrement des trois immeubles de la rue d’Aubagne, dans le quartier de Noailles, au centre de la ville, le gouvernement veut s’assurer que la municipalité et la métropole Aix Marseille Provence, « chacune dans sa responsabilité », mettront en œuvre des mesures concrètes.

« Un suivi méthodique », sous l’égide du préfet des Bouches-du-Rhône, Pierre Dartout, sera appliqué aux deux axes d’intervention identifiés par le ministre : mise en sécurité des bâtiments et soutien aux habitants, puis résorption de l’habitat indigne et reconquête urbaine.

Travaux d'urgence

240 millions d’euros « au moins » sur dix ans seront mis sur la table par l’Etat, via ses agences.  « La priorité doit être donnée à la réalisation des travaux d’urgence des logements et copropriétés sur les immeubles en arrêté de péril et en arrêté d’insalubrité »,  pose Julien Denormandie.

Le centre-ville n’est pas spécifiquement ciblé par le budget proposé, même si le ministre enjoint l’ensemble des opérateurs à y intervenir « de manière accélérée ». Cela passera par la création d’opérations programmées d’amélioration de l’habitat (OPAH) qui permettront à l’Agence nationale d’amélioration de l’habitat (ANAH) d’intervenir en profondeur sur la rénovation de l’habitat privé : « financement d’ingénierie, des travaux des copropriétés, voire de portage ».

Gouvernance partagée

Une société publique locale d’aménagement d’intérêt national (SPLA-IN), capitalisée par l’Etat ou filiale de l’établissement public Euroméditerranée « pourrait être mobilisée sur le centre-ville ». En gouvernance partagée entre l’Etat et les collectivités, elle permettrait « d’accélérer les opérations de curetage des ilots anciens dégradés » pour réaliser « des opérations nouvelles de logement, d’équipement et d’espace public ».

Dans les « prochaines semaines », un « dispositif exceptionnel » devrait faciliter « la délivrance des autorisations d’urbanisme ou les outils d’aménagement » : un projet partenarial d’aménagement (PPA) pour le centre-ville, une Grande opération d’urbanisme (GOU), voire une Opération d’intérêt national (OIN).

Logements sociaux

Enfin, le ministre pointe la réalité des ressources locales en logements sociaux, « très limités dans les quartiers centraux les mieux desservis ou dans les quartiers résidentiels les plus attractifs ». Un problème, lorsqu’il s’agit de reloger le millier d’évacués des immeubles diagnostiqués dangereux dans la ville, depuis le 5 novembre.

Déjà présents sur place pour consolider les expertises techniques autour de la rue d’Aubagne, les ingénieurs du Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) s’étaient consacrés dans les premières semaines à la gestion de l’urgence. Ils doivent désormais se prononcer sur la possibilité pour les familles de rejoindre leur domicile. 48 immeubles sont évacués dans ce secteur. 140 autres ont également été vidés à travers la ville.

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