Aménageur public labellisé EcoCité depuis 2009 et partenaire de la métropole Aix-Marseille-Provence en tant que lauréat de l’appel à manifestation d’intérêt France 2030 « Démonstrateur de la Ville durable », l’établissement public d’aménagement Euroméditerranée (EPAEM), en charge du renouvellement urbain de 480 ha au nord de Marseille, doit innover.
Il a fait la démonstration de son engagement, ce 19 janvier à La Coque à Marseille, lors de la première rencontre du Laboratoire collectif d’innovation urbaine, un an après sa création décidée par les membres du conseil d’administration : Etat, Ville de Marseille, Métropole Aix-Marseille-Provence, département des Bouches du Rhône, région Provence-Alpes-Côte d’Azur.
« Nous sommes tous engagés à transformer Marseille pour œuvrer au bien-être des populations et à la qualité du cadre de vie. Cela nous pousse à rechercher ensemble les meilleures solutions techniques et les méthodes à même de faire émerger un modèle de ville durable en climat méditerranéen. Les attentes des usagers et la réglementation guident l’action de l’EPAEM », a déclaré Laure-Agnès Caradec, présidente de l’EPAEM, en préambule de la rencontre organisée pour faire les points sur la première phase des travaux du laboratoire axés sur trois thématiques : repenser les ambiances urbaines, donner plus de place à la nature et à l’eau, développer une mobilité plus libre et plus durable.
Lieu de travail et de partage
De son côté Mathilde Chaboche, adjointe au maire de Marseille en charge de l’urbanisme et du développement harmonieux de la ville, a insisté sur l’importance du laboratoire qui offre aux partenaires impliqués « un lieu de travail et de partage, d’intelligence collective et innovante dans un contexte serein et constructif » pour une action coordonnée qui permet « à chaque partenaire de rejoindre le laboratoire avec son expertise et ses projets ».
Les innovations issues du laboratoire, qui ont vocation à être dupliquées, vont aider la Ville de Marseille à atteindre l’objectif de ville neutre en carbone en 2030conformément à l’engagement qu’elle a pris auprès de l’Union européenne qui a retenu sa candidature parmi 99 autres villes. « La population ne pourra encaisser les densités que si les enjeux environnementaux sont rattrapés, qu’il s’agisse de retour de la nature en ville ou de mobilités », a pointé Mathilde Chaboche.
Centrale de mobilité
A ce jour, les travaux ont conduit à la naissance de concept de « centrale de mobilité » qui agrégerait des offres déjà proposées (vélos en libre service de courte durée, location de vélo électrique longue durée), de nouveaux services (covoiturage) et d’autres portés par des opérateurs privés (autopartage, mobilités actives).
Par ailleurs, les mâts d’éclairage multifonctions, mis au point et testés dans le jardin d’expérimentation aménagé au sein du futur quartier des Fabriques, une des pièces urbaines de l’opération d’intérêt national (OIN) Euroméditerranée, seront déployés courant 2023 à plus grande échelle (cf. encadré ci-dessous). Il en est de même avec l’éco-comparateur Seve. L’outil qui aide à réduire les impacts environnementaux des infrastructures routières va être utilisé à l’échelle de l’OIN par l’EPAEM sur les procédures de marchés de travaux « espaces publics ». De même, un « guide d’entretien » des espaces publics désimperméabilisés à destination des gestionnaires sera produit.
Parc des Aygalades
Enfin, le futur parc des Aygalades, aménagé en lieu et place du faisceau ferroviaire du Canet au nord de l’OIN, va contribuer à désimperméabiliser ce secteur fortement minéralisé en arrière de la zone portuaire. « Le ruisseau des Aygalades pourra s’épandre plus librement réglant ainsi en partie la problématique des crues conformément à la politique de gestion des milieux aquatiques et la prévention des inondations portée par la métropole », a précisé Didier Réault, vice-président de la Métropole Aix-Marseille-Provence, délégué à la Mer, au Littoral, au Cycle de l’eau, à la Gemapi, aux Ports.
A plus grande échelle encore, les travaux au sein du laboratoire servent le dessein de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur d’expérimenter la territorialisation de la planification écologique et celui de l’Etat d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050.