Le plus grand projet du Calaisis est sans conteste Calais Port 2015, un investissement supérieur à 600 millions d’euros pour la création d’un nouveau bassin de 100 hectares, grâce à une digue de 2,5 km de long et 70 à 100 ha de terre-pleins, permettant l’accueil des nouveaux navires transmanche de 240 mètres de long. Porté depuis le début des années 2000 par l’Etat et le port, géré par la chambre de commerce et d’industrie de Calais (intégrée depuis dans la CCI Côte d’Opale), le projet est devenu régional depuis la décentralisation de 2007.
Nouvelle délégation de service public
Pour porter un projet de cette ampleur, une nouvelle délégation de service public devait être lancée. C’est chose faite depuis cette année avec une DSP largement modifiée par le conseil régional. Ce dernier a choisi d’inclure, dans la concession portuaire de 50 ans, non seulement le projet Calais Port 2015 mais aussi la gestion du port de Boulogne-sur-Mer. L’objectif est clair : stopper la guerre des ports du Nord-Pas-de-Calais et inciter, par un gestionnaire commun, à une division naturelle des fonctions. Pour parfaire cette stratégie, il reste encore à convaincre l’Etat, propriétaire du port maritime de Dunkerque.
Le calendrier est bien lancé, avec un débat public mené en 2009, une enquête publique achevée cette année, et un avis d’appel à candidatures lancé en février par le conseil régional.
A l’heure où nous mettions sous presse, les candidats devaient remettre leurs dossiers. Les groupements ne sont pas encore connus, à l’exception de la CCI Côte d’Opale, naturellement candidate au renouvellement. La CCI ne s’est pas groupée à un major des travaux publics et compte mener les travaux en procédure classique. L’attribution est programmée pour l’été 2013 et le conseil régional attend un démarrage des travaux début 2014 pour la livraison de la superstructure en 2016.
Deux ans de travaux ne seront pas de trop pour livrer cette digue de 2,5 km de long et surtout aménager les 100 hectares de terre-pleins pour les marchandises. Car le futur port ne sera pas seulement dédié aux 10 millions de voyageurs qui traversent la Manche chaque année. Les ambitions concernant le trafic « roulier » (camions et voitures sur bateau) sont importantes, d’autant plus qu’un embranchement ferré permet d’imaginer un fort potentiel de ferroutage avec l’appui de la zone logistique Calais Premier.
