Vivre en ville. sans vis-à-vis. mais disposer de beaucoup d'espaces très bien orientés. Telles ont été les principales exigences de ce couple caennais qui a décidé de construire sur le toit d'un immeuble d'après-guerre qui lui appartient. Seule, cette solution répondait aux critères qu'il s'était fixés. L'immeuble d'habitation R 1, bien situé dans le centre-ville de Caen, était le seul du quartier à présenter un vaste toit terrasse. C'est donc sur cette toiture d'environ 500 m2 qu'a été édifiée leur maison. Elle comprend un logement, un bureau et un studio avec accès indépendant, le couple prévoyant pour ses vieux jours d'y loger une personne pour l'accompagner en cas de dépendance.
Ossature bois. D'emblée l'option ossature bois a été approuvée comme une évidence pour trois raisons : le faible poids n'a pas modifié les descentes de charges et donc la structure de l'immeuble ; l'approvisionnement des matériaux a été facile et rapide (la rue n'a été bloquée qu'une seule journée avec une grue pour élever l'ensemble des poutres en lamellé-collé et les panneaux préfabriqués en atelier) ; enfin, l'exécution des travaux a été rapide (la construction en bois ne nécessitant pas de temps de séchage). A cela, il faut ajouter la bonne isolation acoustique et thermique du bois.
La première phase des travaux a duré une semaine et a consisté à supprimer la couverture en zinc existante et à réaliser l'étanchéité par multicouches d'élastomère soudé à chaud. Le montage de l'ossature bois a commencé deux semaines plus tard. Il a été pris en charge par une entreprise locale, Bati Bois, chargée à la fois de l'étude de descente de charges, de la fabrication et du montage. Toutes les structures ont été préfabriquées en atelier. La première livraison a été consacrée aux poutres en lamellé-collé et au plancher, la deuxième aux panneaux et la troisième aux bacs acier utilisés pour la couverture. Les propriétaires n'ayant pas souhaité mettre en avant cette ossature bois dans l'aspect intérieur de la maison, elle a été habillée de plaques de plâtre. Ainsi, cette surélévation apparaît aujourd'hui comme une maison classique sans ossature apparente, l'accent étant mis de surcroît sur les perspectives offertes par les volumes habitables intérieurs.
Vide sanitaire. Un ascenseur privé a été aménagé pour faciliter l'accès aux propriétaires et l'escalier existant desservant l'immeuble a été simplement prolongé. L'ensemble, luxueux, comprend une salle à manger, un salon, deux chambres, deux dressings, une salle de bains, un espace spa et salle de sport, lingerie, office, et une chaufferie. A noter, l'existence d'un vrai jardin de 70 m2 qui s'ouvre à la fois sur la cuisine et sur l'entrée. Le tout est orienté sud-ouest. Une terrasse en bois entièrement arborée comprend un deuxième petit jardin qui longe les pièces principales sur deux côtés. S'y ajoutent un studio et un bureau.
Un vide sanitaire d'un mètre de hauteur a été créé facilitant toute intervention utile sur les réseaux, tous les circuits ayant été laissés apparents. Il a permis également l'intégration de la baignoire encastrée dans le sol, et également de la motorisation du spa. L'évacuation des eaux usées et pluviales rejoint les circuits collectifs. A l'extérieur, l'architecte des Bâtiments de France (ABF) a souhaité un enduit pour l'harmoniser avec la façade existante. La réalisation d'une toiture terrasse a été acceptée, l'ABF appréciant la rupture ainsi créée. Une pergola en bois lasuré accompagne les deux façades. Elle présente le double avantage de protéger du soleil et de lier les décrochés de cette maison dans une ligne arrondie. Autre atout pratique : la pergola a permis la suspension discrète des stores. Cette « maison sur le toit » aura été construite en neuf mois malgré des conditions météorologiques peu favorables qui ont nécessité l'arrêt du chantier pendant deux semaines.
Un immeuble valorisé. « Le coût de l'opération est beaucoup plus raisonnable qu'on ne l'imagine », juge Bernard Beuneiche, architecte d'intérieur. Ce dernier le chiffre entre 1 200 et 1 500 euros le m2 hors aménagement des terrasses et approvisionnement des matériaux. En effet, il n'y a pas de clôture, portail, raccordement à l'égout quand il s'agit de construction hors lotissement et bien sûr de foncier puisque les propriétaires avaient l'entière maîtrise de l'immeuble. La maison, qui totalise 300 m2 200 m2 de terrasse, aura coûté environ 450 000 euros. Soit le prix d'une belle maison en bois, observe l'architecte d'intérieur pour qui cet ajout a eu un autre avantage. Il a donné du cachet à cet immeuble et lui apporte une plus-value.








