«Un projet fort et discret, respectueux de l’histoire avec le courage d’un apport contemporain ». C’est en ces termes que Vincent Speller, architecte, évoque le projet de restructuration-extension du Théâtre national populaire de Villeurbanne (Rhône). Un projet de 18 millions d’euros pour un chantier inscrit dans la requalification du centre-ville.
Après La Fenice à Venise et le théâtre Mariinsky à Saint-Pétersbourg, l’équipe de maîtrise d’œuvre s’attaque à l’œuvre « modeste et forte » de Morice Leroux. Avec les gratte-ciel et l’hôtel de ville déjà rénovés et une future place Lazare-Goujon à restaurer, le TNP est l’une des composantes architecturales et urbaines de ce centre-ville des années trente, inscrit dans une Zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager (ZPPAUP).
« Cette restructuration est une étape importante pour Villeurbanne, pour son rayonnement culturel et par son inscription dans la requalification du centre-ville », confirme Jean-Paul Bret, maire de Villeurbanne.
La réhabilitation se décline en trois mots phares:
• théâtre : avec une cage de scène et des moyens techniques agrandis et rénovés, complétés par un plateau expérimental sur le site Becker ;
• national : avec une architecture originale préservée, témoin d’une des plus grandes salles historiques de France, avec poursuite du parti urbain par la mise en valeur d’une cage de scène emblématique ;
• populaire : avec le développement du caractère multifonctionnel du TNP, lieu à usages multiples (piscine en sous-sol, détente, théâtre, cabaret, musique, débats).
Création d’un espace modulable. Dans le respect et la continuité du parti urbain (axes, volumes, matériaux), l’équipe de maîtrise d’œuvre restituera les dispositions intérieures d’origine (foyer traversant, distribution et architecture du hall d’entrée). Elle traitera du confort de cette salle de 800 places, avec des liaisons faciles en sous-sol avec le site Becker et une triple desserte potentielle du plateau.
Reste cette proposition d’une grande cage de scène qui intègre le volume de l’arrière-scène et dégage un gril complet. Parce qu’elle enjambe l’existant (piscine et Maison du citoyen), elle prendra appui sur un véritable ouvrage d’art afin d’éviter les retombées de charges sur les fondations existantes.
Cette opération est organisée en deux temps. Dès mi-2007, les travaux porteront sur la création d’un nouvel espace modulable avec une salle de 250 places et des ateliers de répétition, en extension du bâtiment actuel. A partir du printemps 2008, les travaux intéresseront l’ensemble du TNP actuel et du Palais du travail. Courant 2010, pour reprendre l’ambition de Vincent Speller, « l’outil ancré dans un bâtiment historique sera le plus efficace possible ».
