Les optimistes y verront une simple tracasserie administrative. Les pessimistes, un signe prémonitoire. Toujours est-il que l'Afitf - agence de financement des infrastructures de transport de France - pourrait se retrouver sans administrateurs, ni président dès le 4 janvier prochain.
En effet, c'est à cette date que s'achèveront irrévocablement les mandats en cours, conformément à l'article 2 du décret du 26 novembre 2004. Or, à moins de cinq semaines de cette échéance réglementaire, il semble que le Medad n'ait pas entrepris de procéder au renouvellement des mandats des administrateurs. Une procédure relativement lourde puisqu'elle nécessite la consultation du Parlement et des associations d’élus avant la publication du décret de nomination des administrateurs du second collège de l’agence. Dans la mesure où l'Afitf est, de l'avis général, l’outil de financement principal de l’Etat en ce qui concerne les infrastructures de transport et qu’elle a vocation à recevoir de nouvelles recettes affectées (notamment la taxe poids lourds évoquée dans les conclusions du Grenelle de l'Environnement), ce genre de péripéties ne passe pas inaperçu. D'ailleurs, Philippe Duron, député du Calvados et Michel Bouvard, député de Savoie, co-présidents de TDIE (transport développement intermodalité environnement), n'ont pas tardé à écrire à Jean-Louis Borloo pour lui faire part de leur inquiétude. A l'heure où doit s'initier une réflexion sur la gouvernance et les missions de l’agence - Patrick Bernasconi, président de la FNTP, réclame depuis longtemps qu'on lui donne un statut d'Epic - une interruption dans son administration et son fonctionnement serait malvenue. Dès lors, une résolution rapide du problème est souhaitable. A défaut, la pérennité de l'agence pourrait légitimement être mise en question.
Julien Beideler