Une transmission menée tambour battant

Moga Sorebat gros œuvre, charpente couverture plâtrerie 15 salariés Saint-Orens-de-Gameville (Haute-Garonne)

Réservé aux abonnés
Image d'illustration de l'article
PHOTO - GEST 306 MOGA.eps

Romain Moga l’avoue sans ambages. Lorsqu’à la fin de ses études secondaires, il a été amené à réfléchir à son avenir professionnel, l’idée de faire carrière dans l’entreprise créée en 1969 par son père José ne le soulevait pas vraiment d’enthousiasme. « Je connaissais bien les chantiers ou il m’arrivait de travailler à l’occasion depuis l’âge de seize ans. Je ne me voyais pas y passer ma vie. » Il ne faut jurer de rien. Il est aujourd’hui à la tête de la SARL Moga Sorebat, PME familiale de gros œuvre, charpente-couverture et plâtrerie de quinze salariés, basée à Saint-Orens-de-Gameville dans la banlieue toulousaine. A trente-quatre ans, il n’accepterait pour rien au monde l’idée de sacrifier aux seules tâches de gestion le contact avec le terrain. « Mon père n’a pas fait pression pour que je le rejoigne. Il n’a jamais formulé le souhait insistant que je prenne sa succession. »

José Moga opine. L’immigré espagnol, originaire du Val d’Aran voisin de la Haute-Garonne qui, parti de rien, a bâti son entreprise à force d’efforts et de ténacité, aurait d’ailleurs assez volontiers rêvé, pour son fils, d’un destin d’ingénieur. « De toute manière je voulais respecter sa volonté. Il n’y a rien de pire que de faire les choses par obligation. » José Moga s’était fait à l’idée de céder son affaire, la retraite venue, aux prétendants qui ne manquaient pas de lui faire des appels du pied. Mais après deux années passées sur les bancs de l’université, Romain Moga a fini par épuiser les joies de la théorie mathématique. Et considérait d’un œil neuf les perspectives offertes par l’entreprise paternelle.

« J’ai pris conscience qu’il s’agissait d’un bel outil. Mais pas question de me lancer dans l’aventure sans formation préalable. » Son diplôme de conducteur de travaux, préparé à l’Afpa en poche, Romain rejoint en 1994 l’établissement familial. Il doit d’abord faire ses armes, démarrer à la base avant d’assister, peu à peu, le conducteur de travaux dans ses tâches. « Au départ, nous n’évoquions pas encore le passage de témoin. L’idée a fait progressivement son chemin. » Première étape, passer en 2000, année où la reprise avait permis de recréer une trésorerie mise à mal par les années de crise, d’un statut d’entreprise en nom propre à celui de SARL.

Evaluer la valorisation de l’entreprise. En 2003, José Moga prenait officiellement sa retraite et transmettait le flambeau à son fils. « Tout s’est décidé et a été bouclé en une année. Mais mon père m’avait, en fait, déjà associé depuis quelque temps à la prise de décision. » Elément clé, trois expertises successives ont permis de mieux évaluer la valorisation de l’entreprise. « Nous ne voulions pas risquer d’être suspectés d’une sous-valorisation, en cas de contrôle. » Au plan financier, la transmission a pris la forme d’une donation-partage entre Romain et ses deux sœurs. D’abord gérant minoritaire, Romain Moga entreprend de racheter progressivement la totalité des parts. « Entre la prise de contact avec les avocats, les audits, le montage financier, les choses ont été un peu précipitées. J’ai heureusement pu suivre une formation à l’Institut français de gestion (IFG), une aide vraiment précieuse pour les jeunes dirigeants. »

Image d'illustration de l'article
PHOTO - GEST 306 MOGA.eps PHOTO - GEST 306 MOGA.eps
Newsletter Week-End
Nos journalistes sélectionnent pour vous les articles essentiels de votre secteur.
Les services Le Moniteur
La solution en ligne pour bien construire !
L'expertise juridique des Éditions du Moniteur
Trouvez des fournisseurs du BTP !