Point de fragilité du réseau très haute tension du nord de la France, la ligne de 30 km reliant les postes électriques de Gavrelle (au nord d’Arras) à Avelin (au sud de Lille) va être reconstruite par RTE. C’est du moins le souhait de l’établissement public après un débat public de cinq mois, achevé au printemps, qui a ouvert plusieurs dossiers. D’abord celui de l’opportunité d’un tel projet, chiffré entre 115 et 135 millions d’euros permettant de porter de 1500 à 4600 MW la capacité de la ligne existante qui sera ensuite démontée.
En décidant de poursuivre la procédure, RTE a vite tranché, considérant que la ligne actuelle « met en danger le réseau régional ». Des questions sur la santé sont bien sûr apparues ainsi que sur l’impact sur les paysages, notamment dans la Pévèle. La demande d’enfouissement a fait l’objet d’un dossier complémentaire, montrant les difficultés techniques et le coût prohibitif. Il a fallu aussi répondre au monde agricole, sur l’emprise des pylônes au sol, l’impact du chantier sur les terres et les conséquences sur le bétail.
RTE a pris des engagements pour mener sereinement la procédure. Notons par exemple que l’établissement s’interdira de surplomber des habitations et tentera d’améliorer le tracé existant pour s’en éloigner au maximum. RTE évaluera également les incidences de la ligne pour la candidature du Bassin minier au classement Unesco et lancera une étude paysagère sur la Pévèle et sur de nouvelles formes de pylônes…
Une série d’engagements qu’il faudra expliquer lors de la concertation (Loi Grenelle 2) qui s’ouvre désormais jusqu’à l’enquête publique prévue en 2014. La DUP est envisagée pour 2015 et les travaux pourront ensuite démarrer pour une livraison en 2017. Au total, cinq années de dialogue nécessaires pour 30 km de ligne THT et une soixantaine de pylônes !