Un cocon pour enfants fragiles

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La maison pour enfants de la fondation Saint-Jean à Mulhouse (Haut-Rhin) joue de formes organiques grâce auxquelles son architecte espère faciliter la reconstruction psychologique des jeunes placés sous tutelle.

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Construit selon un plan elliptique, le home Saint-Jean, inauguré à la fin juin à Mulhouse, abrite 50 chambres réparties dans cinq appartements. En s’interdisant les culs-de-sac au profit d’une distribution toute en courbes, l’architecte Hugues Klein évite l’effet ostracisant de chambres « au fond du couloir ». Exprimée par des couleurs différentes d’une pièce à l’autre, la personnalisation atteint son maximum avec les fenêtres aux formes aléatoires arrondies. « De l’extérieur, chaque enfant peut reconnaître le lieu où il habite », souligne Hugues Klein, qui a dessiné chaque baie sans assistance informatique.

Des fenêtres-banquettes

Réponse aux exigences d’un bâtiment BBC, l’inertie et l’isolation des façades, épaisses de 50 cm, participent à l’expression architecturale : les ébrasements des fenêtres forment des sièges d’où les enfants contemplent le paysage sur l’avenue ou le parc du home. « Nous avons réalisé un prototype mondial avec des entreprises locales », résume l’architecte, après le succès des tests d’étanchéité des blocs-fenêtres préfabriqués. Hugues Klein lie cette réussite au savoir-faire des entreprises alsaciennes et à un maître d’ouvrage acquis au dialogue et au mieux-disant. Assistée par l’agence départementale d’aménagement et d’urbanisme, la fondation Saint-Jean a choisi son maître d’œuvre sur concours. Elle a ensuite adhéré à une réinterprétation du programme qui imposait les chambres au rez-de-chaussée : « En interrogeant cette prescription, nous avons compris qu’il s’agissait d’améliorer l’accessibilité par une entrée de plain-pied », explique Hugues Klein qui tenait à un étage entièrement dédié aux enfants, sans interférence avec les visiteurs ou les fonctions administratives et techniques. Une idée traduite par une rampe d’accès au second niveau qui prolonge, dans le jardin, les courbes du bâtiment. Ce complément s’inscrit dans l’emboîtement caractéristique de la composition architecturale, par lequel l’architecte entend réconcilier les jeunes avec la société : le lit-cocon s’insère dans la chambre, l’appartement, le niveau dédié aux pensionnaires, le home, le jardin et, enfin, la ville…

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