« Sur le créneau de l'environnement, nous arrivons à des marges normales de 5 % à 6 %, alors que dans nos activités traditionnelles, les entreprises se vident de leur substance en acceptant des prix impraticables. » Ce constat conforte Georges Lingenheld, le P-DG de Lingenheld SA (110 millions de francs de chiffre d'affaires et 110 salariés), basée à Dabo (Moselle), dans le pari qu'il a lancé voici huit ans avec la création de Lingenheld Environnement à Strasbourg.
Avec un chiffre d'affaires de 15 millions de francs pour dix salariés, la filiale alsacienne commence à récolter les fruits des lourds investissements (15 millions de francs en cinq ans pour transformer les bétons et graves réutilisés en soubassements routiers) mis en oeuvre pour « donner une seconde vie aux granulats ». Un nouvel investissement de 10 millions de francs aboutira à l'inauguration, à la mi-1997, à Strasbourg, d'un centre de compostage de boues issues des stations d'épuration. L'entreprise vise les marchés de végétalisation des talus, d'aménagements d'espaces verts et de décharges. Lingenheld Environnement, qui prévoit de doubler son chiffre d'affaires d'ici à cinq ans, implantera cette année à Metz un centre de recyclage de matériaux inertes, analogue à l'installation de Strasbourg.
Le P-DG de Lingenheld SA ne désespère pas pour autant de ses marchés traditionnels (routes, terrassements et réseaux). « En s'organisant mieux, les PME, du fait de leur souplesse, peuvent éviter la noyade. » C'est pourquoi il invite ses confrères à mettre en commun leurs efforts sur des marchés importants. L'entreprise mosellane a elle-même ouvert cette voie l'an dernier en tant que mandataire d'un groupement de PME qui a décroché un marché de 80 millions de francs pour une section de la voie rapide du Piémont des Vosges.
PHOTO : Selon Georges Lingenheld, «en s'organisant mieux, les PME, du fait de leur souplesse, peuvent éviter la noyade». (Vue d'un chantier de Lingenheld Environnement).