Transformation Un vaisseau de verre embarque la Cité de l’eau

ProblèmeInsérer dans une halle industrielle monumentale une « Cité de l’eau » à vocation pédagogique, tout en respectant les volumes intérieurs. SolutionMise en place d’un gigantesque « bloc de verre », symbole de l’eau, assorti d’un système de trois plateaux en dénivelé.

Réservé aux abonnés
Image d'illustration de l'article
PHOTO - Archi 5305 cite OUV.eps

La Cité de l’eau de Colombes (Hauts-de-Seine) a fière allure. Cette halle métallique monumentale a été bâtie en 1904 selon les principes constructifs de Gustave Eiffel. Inscrite à l’Inventaire supplémentaire des monuments historiques, elle est l’un des fleurons du patrimoine industriel du département. Après deux années de chantier, le volet architectural de la rénovation est signé par l’équipe de Michel Macary. Haute de 16 m, longue de 107 m, pour une surface de 9 000 m2, cette halle a abrité jusqu’en 1996 quatre immenses pompes destinées à refouler les eaux usées de Paris vers les plaines d’Achères et de Pierrelaye.

« Notre problème a été de savoir comment transformer ce bâtiment à l’intérêt architectural évident en un espace attractif et pédagogique, capable d’abriter une exposition permanente sur le thème de l’eau et de l’assainissement », explique Michel Macary. Qui ajoute : « Pour optimiser son utilisation, l’intention première du projet s’est fixée sur la mise en valeur des vides de cette halle. » D’où l’idée d’y insérer un volume qui permettrait de loger le programme voulu par le maître d’ouvrage, le Syndicat interdépartemental pour l’assainissement de l’agglomération parisienne (Siaap) : bureaux, salles de formation et de conférence, espace documentaire, amphithéâtre et expositions. Ce dispositif est complété par un système de trois plateaux en dénivelé. Un parti architectural qui valorise le volume de la halle entre les deux pignons qui apparaissent comme deux tympans de cathédrale.

Un monolithe d’eau figée. L’originalité de la réalisation tient à l’utilisation du verre pour construire ce bâtiment intérieur, le matériau combine solidité et symbolique. « Le verre est le symbole même de l’eau. Il est transparent et réfléchissant. Il autorise des effets de lumière et de miroitement, de profondeur », souligne Michel Macary. L’équipe a donc conçu une « boîte en verre présentant l’aspect d’un monolithe d’eau figée ». Un bloc en verre feuilleté de 100 m de long et 9 m de large abrite ainsi sur une surface totale de 3 000 m2 l’ensemble du programme. Plusieurs prototypes ont précédé la réalisation finale pour aboutir à l’effet recherché. « Le mur de verre longeant la rue intérieure, côté fenêtres, comme une peau luminescente, lisse et transparente, est constitué de grandes parois vitrées avec une alternance de bandes de miroirs, de transparences et de vitrages sablés. L’autre mur, bordant les plateaux d’exposition, évoque un écran liquide par des panneaux de verre strié », décrit Patricia Vidor, chef du projet. « Nous avons souhaité réaliser un outil de communication souple, un projet ludique, artistique et pédagogique. Le maître d’ouvrage nous a suivis sur ce point », ajoute Luc Delamain, architecte.

Cette souplesse du projet se retrouve dans les trois plateaux de 600 m2 chacun et le sous-sol, bruts de décoffrage, qui restent à aménager. Le plateau supérieur, situé sous la verrière et face au mur de verre, est dédié aux manifestations et soirées de gala. « Espace convivial, ce plateau est déjà prisé par les visiteurs. Les deux autres plateaux seront destinés à la formation professionnelle des agents du Siaap à l’aide de modèles réduits d’installations techniques », explique Francis Schneider, directeur adjoint de la recherche et du développement au syndicat.

Enfin, une petite halle contiguë (4 700 m2) abrite déjà la direction de la recherche et du développement du Siaap. Un niveau supplémentaire y a été réalisé pour abriter des laboratoires. Une verrière a été créée en toiture afin d’offrir plus de lumière aux locaux. A certains endroits, le plancher a été évidé sur plusieurs niveaux, créant ainsi des puits de lumière. Un restaurant d’entreprise (900 m2) a été aménagé qui donne sur la Seine.

Les façades ont été remises en état, les verrières refaites, les grandes portes monumentales ont été conservées et restaurées. Au total, l’investissement atteint 31 millions d’euros HT.

Image d'illustration de l'article
PHOTO - Archi 5305 cite OUV.eps PHOTO - Archi 5305 cite OUV.eps

Image d'illustration de l'article
PHOTO - Archi 5305 cite1.eps PHOTO - Archi 5305 cite1.eps

Image d'illustration de l'article
PHOTO - Archi 5305 cite2.eps PHOTO - Archi 5305 cite2.eps

Image d'illustration de l'article
PHOTO - Archi 5305 cite3.eps PHOTO - Archi 5305 cite3.eps
Newsletter Week-End
Nos journalistes sélectionnent pour vous les articles essentiels de votre secteur.
Les services Le Moniteur
La solution en ligne pour bien construire !
L'expertise juridique des Éditions du Moniteur
Trouvez des fournisseurs du BTP !