A l'entrée sud-est de Toulouse (Haute-Garonne), c'est une transformation de longue haleine qui s'opère sous la houlette d'Ateliers Lion Associés. L'agence d'urbanisme avait en effet été missionnée en 2014 par Oppidea, la SEM de Toulouse Métropole, pour repenser le faubourg Malepère. « Dès le départ, l'hypothèse d'Oppidea était celle du temps long, qui permet de nous concerter et de faire évoluer le projet en tenant compte des retours d'expérience », relate Adrien Leclerc, l'architecte urbaniste en charge du projet au sein de l'agence.
Ce faubourg de 113 ha, situé entre les parcs de l'Hers et de la Marcaissonne, est bordé par les routes de Labège et de Revel, deux axes pénétrants d'entrée dans Toulouse, en cours de réaménagement. « La singularité de cette ZAC est d'être un puzzle complexe de plus de 200 parcelles dont les trois quarts sont aujourd'hui maîtrisées, explique Adrien Leclerc. Il s'agit d'une entrée de ville avec beaucoup de mésusages des terrains, notamment des friches occupées par des entrepôts de stockage. C'est pourquoi nous faisons en partie du renouvellement foncier. » Dimensionné pour la construction de 6 700 logements et l'accueil de 13 000 habitants d'ici 2036, le faubourg Malepère comptabilisait déjà 1 200 logements livrés fin 2024. Pour Annette Laigneau, vice-présidente de Toulouse Métropole et présidente d'Oppidea, « c'est l'un des derniers quartiers de la ville où il est encore possible de faire de l'urbanisation extensible. Cela ne sera pas remis en question par les difficultés actuelles des promoteurs : toutes les mises en chantier programmées cette année seront bien lancées. »
Un boulevard-jardin de 27 m de large. Des commerces de proximité, deux écoles - dont une est déjà ouverte -, un collège et un équipement public mixte doté d'un gymnase, d'une salle de spectacle et d'une médiathèque font partie de la programmation. Au cœur du nouveau quartier, la future place Nina-Simone, vaste espace piéton, sera végétalisée et pavée pour lutter contre les îlots de chaleur. L'autre enjeu ici est le maintien et la valorisation des espaces verts. Ainsi, un boulevard-jardin de 27 m de large, dédié aux déplacements doux, permettra de traverser le quartier de part en part et de relier le parc de la Marcaissonne à celui de l'Hers.
« Dans ce territoire, nous avons hérité de 56 ha d'espaces de pleine terre, en partie polluée ou dégradée, détaille Adrien Leclerq. Notre souci, en tant qu'urbanistes, était de préserver cette ressource, avec notamment l'aménagement de cette voie verte. » Et d'ajouter : « A terme, nous aurons préservé 55 ha de pleine terre, largement valorisée, plantée et organisée sous forme de trame verte ou paysagère. » Enfin, le quartier sera concerné par le très controversé projet de jonction Est défendu par les élus comme le meilleur moyen de réduire les embouteillages. Cette liaison routière, piétonnière et cyclable entre la rocade Est (A61) et la RD 16 vient de décrocher un avis favorable de la part de la commission d'enquête publique.