A Toulouse, la Cartoucherie fait son cinéma dans une halle

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La toiture de la halle 128 a été entièrement refaite en bac acier, tandis que la façade d'origine, avec ses ouvertures cintrées caractéristiques, a été conservée.

Au cœur de la Cartoucherie, sur une parcelle occupée par une halle désaffectée - vestige industriel du quartier toulousain -, les travaux d'un cinéma sont en cours. L'aménageur Oppidea pose là la dernière pièce du puzzle de la place de la Charte-des-libertés-communales. Ce projet a été confié à l'architecte bordelaise Chloé Bodart, à qui l'on doit déjà la métamorphose de la grande halle voisine en tiers-lieu. Elle intervient cette fois avec Romain Dreuilles, maître d'œuvre généraliste, spécialisé dans les cinémas.

Calendrier plus long que prévu. Financièrement, l'opération est portée par le promoteur toulousain ID Ciné, qui a fait de la transformation de friches urbaines en cinémas de proximité sa grande spécialité. L'investissement atteint 4,5 M€ HT, soit 10 à 15 % de plus que dans les villes moyennes où ID Ciné construit habituellement ses salles, en raison du coût plus élevé du foncier. « C'est pourquoi le calendrier a été plus long que prévu, et le budget finalement bouclé avec le soutien du Centre national du cinéma et de la Ville, explique Henry Maitre, le fondateur et dirigeant d'ID Ciné. Mais le chantier est désormais hors d'eau, et devrait être terminé en octobre ».

A la Cartoucherie, sur cette parcelle très contrainte de 1 200 m2 , la sobriété foncière a constitué le principal enjeu. « Nous ne pouvions pas consommer de surface supplémentaire, et il fallait utiliser tout le bâti existant pour insérer le cinéma entre deux hôtels déjà construits », poursuit Henry Maitre. Pour y parvenir, la halle 128 a été entièrement mise à nu, seul son squelette de béton a été conservé. A l'intérieur, la travée centrale d'origine a été maintenue. Comme une grande rue couverte, elle distribuera quatre salles de cinéma pour un total de 380 fauteuils.

Travée centrale entièrement vitrée. Dans cet ensemble urbain très dense, un soin particulier a été porté à l'isolation, afin de garantir les performances acoustiques indispensables à ce type d'équipement. Une membrane bitumineuse de seulement 5 mm d'épaisseur, mais très lourde, a été posée sous la toiture, par ailleurs refaite en bac acier. « Les poutres en béton ont été moisées pour leur permettre de supporter une charge de plafond permanente de 100 kg au m2 », précise le dirigeant d'ID Ciné.

Donnant sur la place, la façade d'origine avec ses ouvertures cintrées a été sauvegardée, mais à l'arrière, l'architecte a fait le choix de la transparence pour la travée centrale qui sera entièrement vitrée. A l'intérieur, au-dessus de l'entrée, une mezzanine légère en ossature bois sera construite et occupée par des bureaux. « Un plancher intermédiaire sera également créé, ce qui permettra aux usagers de voir, depuis le hall d'accueil, l'ancien pont roulant de la halle, qui sera conservé », indique Henry Maitre.

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