Un exercice de sécurité civile réalisé dans la nuit du 10 au 11 février pour lever les dernières réserves et qui va être suivi d’une ultime phase de tests, une inauguration officielle en présence de Frédéric Cuvillier, ministre délégué en charge des transports, représentant l’Etat maître d’ouvrage, prévue le 27 février prochain : le chantier de la traversée souterraine de Toulon vit ses derniers instants et au terme de 7 ans de travaux et 12 ans après la mise en service du premier tube nord, le tube sud sera ouvert aux usagers le 19 mars prochain, dès 5 heures du matin. Attendue depuis des années par les automobilistes, cette mise en service du tube nord sera même précédée, entre l’inauguration et la mise en exploitation, de périodes d’ouvertures temporaires pour permettre aux futurs usagers de se familiariser avec l’ouvrage et ses règles de sécurité.
Cet équipement, après le tube nord (trafic moyen journalier de 40 000 véhicules), va contribuer à fortement fluidifier la circulation dans le centre-ville de Toulon qui ne dispose pas de rocade de contournement et doit absorber un important trafic de transit. Et il ouvre le champ à des projets de requalification urbaine en surface et à l’arrivée espérée d’un TCSP dans Toulon dont le maire et président de la communauté d’agglomération TPM (Toulon Provence Méditerranée), Hubert Falco, a jusqu’à présent refusé de voir s’engager le chantier avant l’achèvement complet de cette infrastructure souterraine. Mais que sa réalisation fût difficile, dans un sous-sol toulonnais à la géologie très tourmentée ! Comme le tube nord (qui a coûté 350 millions d’euros et connu deux ans d’arrêt du chantier), le tube sud, lancé en 2006, a rencontré d’importantes difficultés en 2009, au niveau du front est (tassements du bâti en surface) et en 2010, sur le front ouest (éboulements souterrains). A l’est, elles ont provoqué un arrêt du chantier puis sa reprise à l’été 2010 grâce à des injections de compensation sous les immeubles fragilisés -une technique particulièrement complexe et coûteuse- avec au total un retard de près d’un an et demi sur le planning initial. Au final, cet ouvrage souterrain de 2,8 km de long (1,8 km en tunnel plus deux tranchées couvertes), qui chemine sous près de 360 immeubles du centre-ville toulonnais, aura coûté 422 millions d’euros, loin de l’estimation initiale de 245 millions d’euros en 2004. Et aura nécessité de recourir à une procédure d’adossement pour permettre à Vinci, en contrepartie d’un allongement de la durée de concession du réseau autoroutier, de prendre en charge le financement d’un surcoût de plus de 160 millions d’euros.