Les corps de robinetterie à encastrer sont fabriqués en bronze ou laiton massif, avec ou sans possibilité de fixation mécanique. Raccordés à des canalisations en cuivre, acier ou matériau de synthèse, ils sont posés soit avec des bouchons, soit avec des organes de commande : têtes à clapet, cartouches mécaniques ou thermostatiques, électrovannes. Les mécanismes sont protégés par des « douilles », « gaines », « manchon » ou « manchette » étanches en plastique souple. Les corps peuvent même être enfermés dans une enveloppe isolante en polystyrène.
Après mise en œuvre du revêtement mural, les gaines de protection sont arasées au droit du parement. La profondeur d'encastrement doit être adaptée à l'épaisseur de la finition. Il est possible de moduler la longueur des axes de commande et capuchons des manettes.
Une recherche de polyvalence
Les rosaces et plaques de finition des mitigeurs de douche, comme les manettes de commande, doivent être adaptées aux corps à encastrer. Pour réduire le nombre des références de produits à stocker et distribuer, les industriels ont développé depuis le début des années 2000 un nouveau concept : les « unités » ou « blocs » de raccordement dits « universels », c'est-à-dire « capables de supporter les finitions des diverses lignes de produits », explique Jean-Claude Toniutti, responsable marketing de Hansgrohe France.
Il s'agit d'un corps à encastrer polyvalent, logé dans un boîtier plastique de protection et d'étanchéité, doté d'un fond rigide pour faciliter la fixation mécanique, mais aussi d'une façade à bord mince pour permettre le découpage à la bonne profondeur. Les blocs de raccordement disposent de 4 ou 5 voies. Outre les arrivées d'eau froide et chaude, il est ainsi possible d'alimenter 2 voire 3 dispositifs : bec verseur de baignoire, douche de tête, douchette à main, ou encore ensemble de jets latéraux.
Les boîtiers peuvent être équipés en usine d'un organe de commande. Ils sont alors dédiés à un seul type d'applications : mitigeur mécanique, thermostatique ou électronique. Exemples : les systèmes Rapido E et T de Grohe, mais aussi le FlexxBoxx de Kludi.
D'autres boîtiers sont commercialisés sans cartouche ni électrovanne. Leur spécialisation dépend de la nature de l'unité fonctionnelle montée ultérieurement sur chantier. Ils sont alors dotés d'un bloc de rinçage provisoire, qui permet la mise en eau, le contrôle d'étanchéité et le nettoyage du réseau. Ce principe est adopté par les systèmes suivants : iBox de Hansgrohe, Hansavarox de Hansa et Varox de KWC. Ces deux derniers « relèvent d'une même technologie élaborée en 2006 », précise Lucinda Baumgartener du service marketing de Hansa France. La cartouche est « clipsée » sur le corps à encastrer. Bien entendu, il faut veiller aux capacités de débit des mitigeurs, liées aux diamètres de raccordement (1/2 ou 3/4 de pouce). Par ailleurs, certains modèles supportent un inverseur permettant d'alimenter alternativement sur la même sortie un remplissage de baignoire et une douchette à main. D'une manière générale, il est possible de compenser la profondeur de pose par un kit de rallonge.
Douche de tête incorporée au plafond
Le concept du boîtier avec bloc de raccordement universel est aujourd'hui adopté, développé et perfectionné par un plus grand nombre de fabricants. Outre les industriels déjà cités, d'origine allemande, il faut noter que la marque Similor Kugler commercialise depuis quelques mois seulement le SimiBox. De son côté, Ideal Standard est en train lancer à l'échelle européenne le système Easy Box, déjà présent dans plusieurs pays voisins. « Avec Simply U, nous proposons même une robinetterie composée exclusivement de modèles encastrés », souligne Sybille Dangeac, en charge de ces produits au sein du groupe.
Autre tendance significative du marché : l'essor des douches de tête incorporées en plafond. « Aujourd'hui, elles prennent plus d'importance que les systèmes à jets latéraux », remarque Jean-Claude Toniutti de Hansgrohe. Chez ce fabricant, le modèle de douche de plafond Rainmaker se monte à l'aide d'un gabarit en polystyrène : une sorte de coffrage perdu qui intègre les raccordements hydrauliques (3 flexibles pour 3 fonctions différentes) ainsi que l'alimentation électrique de l'éclairage. Cette réservation facilite le travail de pose du faux plafond, qui peut être réalisé en plaques de plâtre ou toile tendue.
De leur côté, les systèmes RainSky de Dornbracht et Rainshower F de Grohe, font appel à un cadre support métallique fixé en sous-face de plancher. Montage et démontage sont facilités par un ensemble de charnières et/ou suspentes. Le diamètre de ces douches de tête se situe entre 40 et 60 cm. Elles nécessitent un faux plafond d'une épaisseur minimale de 6 à 7 cm. Leur fonctionnalité est étendue : elles produisent 1, 2 ou 3 types d'écoulement, et diffusent parfois un éclairage variable. Leur surface peut aussi être carrée ou rectangulaire. Certaines vont jusqu'à 100 cm de côté. Le modèle RainSky de Dornbracht fait partie des plus encombrants. D'une surface de 102 x 82 cm, il occupe une hauteur de 13 cm. Avec un poids total de 60 kg.
Tableau : liste des fournisseurs de robinetterie encastrée (non exhaustive)
