Avec trois nouvelles stations et 1,8 km de voies supplémentaires, la prolongation de la ligne A vers Illkirch-Graffenstaden s’inscrit dans une nouvelle vague d’extensions pour le réseau strasbourgeois de tramway. La première soudure de rails, opérée le 9 avril, marque le début des aménagements de surface (plateforme du tram, voies et lignes aériennes), avant la réalisation de la signalisation et des finitions puis la phase de test.
La mise en service du nouveau tronçon, qui a mobilisé 31 millions d’euros dont 5 millions subventionnés par l’Etat et le Conseil départemental du Bas-Rhin, est prévue au printemps 2016. Un chantier parallèle voit la prolongation de la ligne E jusqu’au campus d’Illkirch, afin d’intensifier les cadences et de relier les différents pôles universitaires de l’agglomération.
D’ici 2017, le premier tram transfrontalier
Mais le plus gros chantier du moment concerne la ligne D qui reliera, d’ici à 2017, le centre de Strasbourg à la gare de Kehl, sa voisine allemande. Le projet initial prévoyait la création de 3,5 km de voies supplémentaires pour un coût de 96 millions d’euros, dont les trois-quarts portés par les collectivités françaises. La partie allemande a décidé d’y ajouter 1,5 km de voies pour permettre la desserte du centre-ville de Kehl, moyennant 16 millions d’euros supplémentaires. Six stations seront créées, dont certaines dans les zones portuaires en pleine redéfinition dans le cadre du projet urbain Deux Rives.
L’alternative du bus à haut niveau de service
Avec un engagement de 104 M€ pour les travaux d’infrastructure, auxquels s’ajoutent 42 M€ d’achats de nouvelles rames, la Ville et l’Eurométropole de Strasbourg réalisent avec ces trois chantiers la troisième vague d’extensions majeures du réseau de tramway. « Depuis 1989 et le lancement des premiers travaux, ce sont près de 1,6 milliards d’euros qui ont été investis dans le projet », a rappelé le maire de Strasbourg Roland Ries le 9 avril. Mais la page tramway pourrait bientôt se tourner au profit d’autres solutions plus économiques.
L’Eurométropole définira en juin prochain son prochain plan pluriannuel d’investissements pour les transports publics. Son président, Robert Herrmann, a confirmé que la collectivité était à la recherche « des formes de transport adaptées (…) pour la deuxième couronne ». Strasbourg teste depuis 18 mois une première ligne de bus à haut niveau de service (BHNS) entre la gare centrale et l’Espace européen de l’entreprise de Schiltigheim : une liaison très appréciée des utilisateurs, et qui mobilise un investissement trois à quatre fois inférieur au tram.