« Si l'on exclut les deux opérations exceptionnelles réalisées par Axa, sur les Fronts de Neudorf, et par la communauté urbaine dans les anciens locaux de la caisse d'allocation familiale, Strasbourg se situe à peine au-dessus de Metz et de Nancy par le volume de transactions sur l'immobilier de bureau », Yves Noblet, directeur associé d'Auguste Thouard, dresse ce constat. En effet le cabinet a rendu le 12 février son étude régionale annuelle sur l'immobilier d'entreprise alsacien. « Militant actif de la ZAC Etoile », il en tire une conclusion sans appel : « Il est temps que Strasbourg propose de nouveaux programmes neufs ».
Avec seulement 8 000 m2 de bureaux neufs en centre-ville, pour une offre totale de 95 000 m2, le taux de disponibilité de la capitale alsacienne (rapport du stock disponible au parc existant) est passé en 1997 sous la barre des 4 %, alors que le taux d'équilibre admis par la profession se situe entre 5 et 6 %.
La métropole régionale ciblée par les investisseurs
Le retour des investisseurs nationaux et internationaux dans le marché de l'immobilier contribue à alimenter l'argumentation d'Yves Noblet : « Leurs intentions d'investissements se situent actuellement entre 55 et 70 milliards de francs, dont 7 à 10 % en région », estime Henri Faure, membre du directoire d'Auguste Thouard. Strasbourg figure selon lui en bonne place parmi les métropoles régionales ciblées par ces investisseurs.
A la stabilité des bureaux de l'agglomération, s'oppose un boom des locaux d'activités. Dans un périmètre délimité par un accès routier au centre-ville en moins d'une demi-heure, Auguste Thouard recense une offre égale à 290 000 m2 : une augmentation de 22 % par rapport à l'année précédente, dont une part croissante de locaux neufs. Compte tenu d'une augmentation parallèle de la demande, qui gonfle de 35 %, par rapport à 1996, Auguste Thouard a enregistré un nombre de transactions record en 1997, avec 150 000 m2 placés. Parmi les locomotives citées par le cabinet, figure le site mixte de Reichstett-Mundolsheim, où, selon Yves Noblet, un « promoteur allemand discret » prépare l'implantation d'un siège social sur 5 000 m2.