Strasbourg La verrière arrive en gare

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Le chantier du pôle d’échange multimodal de Strasbourg est entré dans sa seconde mi-temps. Alors que 260 personnes y travaillent simultanément, trois séquences symbolisent le passage de ce cap, durant la première quinzaine de juillet : dévoilement du premier des dix-huit arcs qui structureront la verrière, le 10 juillet à l’avant de la gare ; découverte des plafonds du bâtiment voyageurs, dissimulés au public depuis les années 30 ; percement du troisième souterrain d’accès aux quais, au nord du hall.

De la restauration de monument historique classé au terrassement en passant par un défi architectural et technique contemporain, ces trois événements témoignent de la diversité et de la complexité du chantier en site occupé. Pour coordonner les six composantes de l’opération, l’agence Aménagement, recherche, pôle d’échange (Arep, filiale de la SNCF spécialisée dans la maîtrise d’œuvre des gares) a confié la direction des travaux à Didier Sinturel, dont l’expérience s’est construite au fil des grands chantiers ferroviaires. A la place des anciens guichets implantés au nord de la gare, son équipe intègre trois chefs de projets, une cellule de synthèse et deux sous-traitants : Serue pour la planification, GPCI pour le pilotage.

Direction de travaux :un chantier test. « Grâce à une organisation parfaitement maîtrisée, nous réagissons immédiatement aux imprévus pour rester dans les délais », témoigne Didier Sinturel. Ainsi, l’allongement de la durée nécessaire à la mise au point de la verrière a conduit le directeur de travaux à anticiper l’intervention des entreprises chargées de la chape et du plancher chauffant, situés sous cet ouvrage. La méthodologie en cours de rodage à Strasbourg resservira dans d’autres opérations complexes. Didier Sinturel a déjà engagé un dialogue dans ce but avec Daniel Deraett, son homologue chargé du chantier de la gare Saint-Lazare, à Paris.

Durant les mois à venir, la verrière concentrera la curiosité des professionnels comme du public, avec ses 650 tonnes, ses 120 m de long, ses 5 500 m2 de vitrages et son coût de 18,5 millions d’euros… Hétérogènes, courbes, sérigraphiés selon une graduation proportionnelle à l’exposition au soleil, les vitrages feront l’objet d’une procédure d’avis technique d’expérimentation. Jusqu’à la mi-juillet, le spécialiste allemand du verre structurel Seele – déjà connu à Strasbourg pour le musée d’art moderne – poursuit ses essais de vieillissement accéléré : dans son site proche de Munich, l’industriel soumet la structure aux assauts d’un des plus gros autoclaves d’Europe. Ce printemps, Socotec a vérifié la conformité du prototype aux réglementations parasismiques. Les risques liés au nettoyage n’ont pas échappé à l’inspection du travail et à la caisse régionale d’assurance-maladie : les préventeurs ont donné leur feu vert au principe d’un robot sur chenille.

Dans moins d’un an, un potentiel de 60 000 voyageurs quotidiens testera la régulation climatique : l’été, 3 à 5 degrés de confort thermique devraient adoucir les canicules ; l’hiver, la température ne doit pas descendre pas en dessous de 12 degrés. Le respect de ces objectifs achèvera de donner à cet ouvrage sa valeur de symbole de l’entrée de Strasbourg dans l’ère du TGV.

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