Strasbourg Habitat : la nouvelle politique communautaire s’engage

Le premier acte de la nouvelle politique du logement de la ville et de la communauté urbaine de Strasbourg va se jouer lors de la journée de l’habitat organisée le 11 juillet. La réponse à la demande suppose une production annuelle supérieure à 2 800 logements par an, au lieu des 1 800 constatés depuis 2002.

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Quelque 300 personnes devraient participer, ce 11 juillet, à la première concertation préalable au quatrième programme local de l’habitat (PLH) de l’agglomération de Strasbourg, qui couvrira la période 2009-2015. Cette manifestation aura lieu à la Cité de la danse et de la musique. Un atelier, animé par la rédaction du « Moniteur », sera consacré au foncier, deux autres à l’itinéraire résidentiel et à la qualité environnementale.

Pour nourrir leur réflexion, les participants pourront s’appuyer sur le prédiagnostic publié ce même jour par l’agence de développement et d’urbanisme de l’agglomération (Adeus). Selon ce document, le déficit annuel de production de logements atteint 1 000 unités par an depuis 2002, par rapport aux objectifs du troisième PLH. La communauté urbaine de Strasbourg (CUS) avait alors fixé la barre entre 2 500 et 2 900 logements, dont 600 sociaux.

Le recensement des extensions communales ouvre un ballon d’oxygène, avec un potentiel de 900 hectares, dont 210 aménageables d’ici à 2015.

Brassage d’idées

Avec ses trois atlas et ses 15 fiches pratiques, le travail de l’Adeus devrait faire date : « Jamais nous n’avions poussé à ce point l’étude prospective des zones d’extension et les liens entre habitat et déplacement », souligne Vincent Flinckinger, chargé d’études. La production des données se conjugue avec une volonté politique affichée : « L’agglomération manque encore de références de qualité, en individuel dense. Des nouvelles formes urbaines devraient faciliter l’acceptation de la densification et de la mixité », espère Bernard Eglès, maire de Mittelhausbergen et vice-président de la CUS chargé du foncier.

La première « journée de l’habitat » vise à susciter des pistes de ce type, grâce au brassage d’idées : des aménageurs aux associations en passant par les maires, les promoteurs, les bailleurs et les entreprises, chacun des trois ateliers réunira des échantillons représentatifs de toute la chaîne de production et des usagers des logements, afin d’inviter chacun à dépasser la simple défense de ses intérêts catégoriels.

Des « élus référents » synthétiseront les travaux, dont le contenu fournira la matière des étapes suivantes : à l’automne, de nouvelles rencontres intégreront la dimension territoriale du futur PLH.

Outil foncier : quatre hypothèses à l’étude

Parallèlement, la collectivité renforce son outillage interne visant à mieux maîtriser sa politique de l’habitat pour en améliorer l’efficacité et la cohérence.

Parmi les premiers signes, les bailleurs sociaux auront noté que pour la première fois, la même personne – Philippe Bies, vice-président chargé de l’habitat – détient la présidence de l’office public d’HLM CUS habitat et celle de la SEM Habitation moderne. A l’occasion du renouvellement de la délégation des aides à la pierre en 2009, la CUS compte instruire directement les dossiers, afin de conjuguer les dimensions environnementale et sociale de ses aides. « Compte tenu de nos objectifs de production de 1 500 logements sociaux par an, il y aura de la place pour tous les bailleurs », affirme Philippe Bies. Le vice-président annonce l’aboutissement, à la rentrée, des réflexions communautaires sur l’outil foncier le mieux adapté à la nouvelle politique. « Nous approfondissons actuellement quatre hypothèses : un établissement public foncier communautaire ; l’adhésion à l’établissement initié par le conseil général ; la réactivation d’une SEM dormante, et la gestion en régie, pour laquelle nos services détiennent un savoir-faire précieux », annonce Philippe Bies.

Rénovation urbaine : vers un pilotage unique

Ce 27 juin, la recherche de cohérence s’est également traduite par la délibération communautaire qui a lancé l’appel à un prestataire unique pour le pilotage des cinq sites de rénovation urbaine. Dans le plus avancé d’entre eux, le Neuhof – où le taux de consommation du programme de rénovation (1) atteint déjà 44 % - la CUS invitera l’Atelier Yves Lion, auteur du plan guide, à redéfinir ses priorités : « La création d’une nouvelle centralité a créé un sentiment d’abandon du cœur de la cité. Il faudra remédier à cette situation pour éviter la ségrégation spatiale », prévient Philippe Bies.

« Tout à fait d’accord avec cette analyse », Yves Lion rappelle que « dans l’urbanisme, c’est comme dans la vie, il faut un début. » L’architecte urbaniste défendra également le bilan de la difficile réhabilitation de la tour du n° 99, route du Neuhof : « Du logement social à 800 euros par m2, qui dit mieux ? » La question se justifie d’autant plus qu’au Neuhof comme dans les autres programmes strasbourgeois de rénovation urbaine, la collectivité se montrera inflexible sur au moins un point : « Il n’y aura plus de démolition avant la reconstitution de l’offre correspondante », insiste Philippe Bies.

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