Depuis quelques mois, Solutions Composites a déménagé dans ses confortables locaux de Mettray, dans l'agglomération de Tours (Indre-et-Loire). A l'extérieur, des volets occultants équipés de capteurs, des murs végétalisés ; en hauteur, un balcon, une terrasse couverte de panneaux solaires et un bassin de récupération d'eau ; à l'intérieur, clarté et modularité… Le tout en composite, grâce à son nouveau procédé constructif à haute performance environnementale. Baptisé Wall E+, ce dernier incarne les ambitions de la PME : se diversifier dans le bâtiment.
Créée en 1999, l'entreprise de conception- réalisation d'une vingtaine de salariés s'est déjà fait un nom dans le secteur du ferroviaire et des aménagements urbains. Elle a notamment développé les systèmes d'alimentation par le sol des rails de tramway pour Spie, inaugurés à Bordeaux. Elle a aussi réalisé de nombreux aménagements pour la SNCF, un espace d'accueil à Roissy, le débarcadère de l'Ile d'Aix ; restauré la vigie de Fort Boyard ou encore rehaussé les quais du RER et du métro parisien… « Le composite est un matériau intelligent que nous connaissons parfaitement, à la fois résistant, léger, durable. D'où l'envie d'imaginer de nouvelles applications pour le bâtiment », explique le dirigeant de la PME Laurent Destouches.
La certification du CSTB attendue fin 2020. Lancée voici une dizaine d'années, la réflexion, d'abord orientée vers l'isolation par l'extérieur, a abouti à l'élaboration d'un prémur. Ce bloc creux profilé, bien moins épais qu'un mur classique, peut être utilisé comme mur porteur pour des constructions individuelles ou comme mur manteau filant sur un ou deux étages en collectif. On peut y insérer n'importe quel type d'isolant, dont l'efficacité est renforcée par l'absence de pont thermique. Ces murs peuvent également accueillir de la végétation, des capteurs solaires, etc. , pour optimiser la température aussi bien l'hiver que l'été, produire de l'eau chaude, recharger les batteries des vélos ou des voitures, etc.
Récompensé par le salon des composites (JEC) en 2016, le système breveté Wall E+ a également bénéficié du soutien du programme d'investissements d'avenir et de l'Ademe. Reste à obtenir sa certification auprès du CSTB. Pour mener à bien cette ultime phase, la PME a réalisé sa première levée de fonds - 500 000 euros apportés par le chef d'entreprise Etienne Flesch, plus le soutien de Bpifrance - et monté une filiale dédiée, Caerostris, du nom de cette araignée qui tisse la toile la plus résistante au monde. Elle s'est fixé d'ici à la fin de l'année pour aboutir, tout en cherchant d'autres débouchés pour son produit, notamment dans la construction modulaire, où des pistes se dessinent aux Etats-Unis.
