Seine-Nord Europe. Les commissaires enquêteurs expriment une réserve sur la sécurité du pont canal

A Amiens, lors de la restitution de la commission d’enquête publique sur le canal Seine-Nord Europe mardi 10 juillet, le secrétaire d’Etat aux Transports Dominique Bussereau a confirmé l’échéancier et précisé le tour de table. DUP fin 2007, choix de l’opérateur fin 2009, ouverture début 2014. La construction du canal était évaluée à 3,2 milliards d'euros en 2005 (4 milliards en valeur 2010) et il faudra quelque 4000 personnes sur le chantier.

Sur le plan du financement, aucune répartition n’est encore fixée. le coût doit être assuré par l’Etat, l’Europe (Jacques Barrot, commissaire européen aux transports est d’accord mais le projet est sorti des priorités européennes assurées d’une cotisation de 20%). Les négociations sont lancées avec les gouvernements de Wallonie et de Flandre (VNF estime à 35% les retombées économiques du canal en dehors de la France). Les régions françaises, les départements et les communautés d’agglomération seront sollicitées, car la zone de la DUP inclut les six plateformes logistiques établies le long du tracé. Enfin, le président de Voies Navigables de France, François Bordry, assure que le PPP devra apporter entre 25% et 33% du tour de table : « Comme nous opérons sur le très long terme, nous attendons moins que pour un TGV où le PPP arrive à 50%. » L’apport du PPP réduit le coût de 450 millons d'euros par rapport à la maîtrise d’ouvrage publique. Dominique Bussereau considère que ces négociations seront calées en fin d’année.

Commission de sécurité

Dossier phare du nouveau ministère du Développement durable, le canal fait l’unanimité ou presque. Mais dès cet été, il faudra constituer une « commission de sécurité ». L’unique réserve émanant de l’enquête publique concerne en effet les risques d’attentat surtout sur le pont-canal qui doit enjamber les marais de Haute Somme sur un kilomètre. « Attendue en cette période troublée, cette crainte sera prise en compte par une commission ad hoc », énonce D. Bussereau. Le rapport de 1 400 pages de la commission d’enquête contient d’autres recommandations sur les réserves foncières, le souci d’épargner les terres et le choix des aires de stockage, la qualité architecturale des ouvrages, l’entretien des canaux existants, l’implantation exacte des plateformes logistiques, la création d’un syndicat mixte regroupant toutes les communes concernées, la communication. Les villages s’inquiètent de la perte de taxe sur le foncier non bâti et comme VNF ne verse pas de taxe professionnelle, elle doit étudier une compensation. François Bordry s’y est engagé, comme il doit poursuivre le dialogue permanent sur le terrain pour faire du canal un programme « co-construit » avec les acteurs locaux.

Elisabeth Gillion

www.seine-nord-europe.com

msne@vnf.fr

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