Saverne (11 200 habitants) répond présent au rendez-vous du TGV Est, mis en service dans un an, en juin 2007. La ville, qui a obtenu deux arrêts quotidiens du train à grande vitesse Paris-Strasbourg, a l’ambition de constituer un pôle de centralité, face à la métropole strasbourgeoise, distante d’une quarantaine de kilomètres (voir ci-dessous l’interview du maire de Saverne). En chantier à partir de cet été, un pôle d’échanges multimodal mobilisera 10 millions d’euros, dont près du quart financé par la commune. Le concours d’architecture et d’urbanisme, remporté à la fin 2005 par l’architecte Jacques Meyzaud – face à Arep et TOA – avait réuni 23 équipes concurrentes.
Modernité en quartier ancien. Visible depuis le château des Rohan (XVIIIe siècle) situé à une centaine de mètres, le projet se glisse sans ostentation dans le contexte urbain : composé d’une gare routière et d’un parking de 180 places semi-enterré, l’ouvrage émerge en accueillant sur son toit une promenade de 150 m de long, entre rails et rue. Dans le prolongement de la gare, construite dans les années 1850, et face à la poste, construite vingt ans plus tard par le Reich, l’architecte a réinterprété le dialogue du minéral et du métal qui caractérise l’architecture ferroviaire du XIXe siècle : sur le socle en béton, des auvents galvanisés protègent les promeneurs. Seul fausse note, le parking programmé par la SNCF : « Décidé tardivement et sans participation d’architecte, cet aménagement de surface rompt avec la qualité urbaine cherchée par la ville », regrette Jacques Meyzaud.
En revanche, le mandataire de la maîtrise d’œuvre se réjouit d’avoir pu déborder du périmètre de son « belvédère à TGV » : pour « souder » le pôle d’échange à la ville, le programme du concours a d’emblée inclus la rue face à la gare. Sous l’impulsion du paysagiste Alfred Peter, une allée de tilleuls ordonnancera cette rue où convergeront les modes de déplacement, selon une vision du partage des flux pensée par Roland Ribi et Associés, spécialiste des transports doux.
