De grands chantiers routiers et autoroutiers vont être bientôt arrêtés en Italie faute de fonds, a prévenu vendredi la société italienne de gestion des routes et autoroutes (Anas).
Le ministre des Infrastructures, Antonio Di Pietro, a confirmé l'état désastreux des finances de la société publique à qui il manque 5 milliards, dont 1,9 milliard dans l'immédiat, pour assurer la poursuite des chantiers.
"La situation est extrêmement délicate", a souligné le ministre, précisant qu'il manquait aussi plus de 6 milliards pour les chantiers de chemin de fer.
"J'ai rendu compte de la situation au ministre de l'Economie Tommaso Padoa-Schioppa", a dit M. Di Pietro, soulignant que des priorités devront être établies.
De son côté, le conseil d'administration de l'Anas a indiqué "avoir donné mandat au président pour entamer les actions nécessaires à la suspension des chantiers".
"La suspension pourra être effective dès juillet à partir du moment où plus aucun paiement de dépenses d'investissements ne pourra être effectué", a précisé la société publique dans un communiqué.
Plusieurs grands chantiers ferroviaires et routiers sont en cours en Italie comme la ligne ferroviaire à grande vitesse qui doit relier en 2009 Turin à Naples en passant par Milan et Rome et l'autoroute entre Salerne et Reggio de Calabre (sud).
Fin mai, le ministre de l'Economie avait déclenché l'alarme sur les chantiers publics, accusant le précédent gouvernement de ne pas avoir prévu les fonds nécessaires à la réalisation des multiples chantiers qu'il avait lancé.
Concernant le projet ferroviaire Lyon-Turin, le ministre des Infrastructures a rappelé qu'il s'agissait de dialoguer avec les collectivités du Val de Suse pour trouver un accord sur sa mise en oeuvre mais qu'il s'agit d'un ouvrage essentiel. L'Union européenne est prête à débloquer 1 milliard pour ce projet, a-t-il dit.