En 2005, l’audit rendu par l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL) sur l’état du réseau ferré français plaidait en faveur d’un investissement urgent en faveur de la rénovation du réseau afin de ralentir le vieillissement du réseau classique et de maintenir sa performance. « Le diagnostic était dramatique », résume Hubert du Mesnil, président de Réseau Ferré de France (RFF), le 15 octobre, lors d’une conférence de presse commune avec Frédéric Cuvillier, le ministre délégué chargé des Transports.
RFF a donc réagi, en partenariat avec l’État et les collectivités territoriales, et mis en œuvre un contrat de performance afin de rénover le réseau. Entre 2006 et 2011, l’investissement pour la maintenance a été multiplié par deux pour atteindre aujourd’hui 1,7 milliard d’euros par an. Sollicitée par RFF, l’EPFL réactualise cet audit sept ans plus tard. Il constate un net ralentissement du vieillissement du réseau.
300 millions d’euros de plus par an
Pour autant, l’EPFL préconise de poursuivre et d’amplifier cet effort et de le concentrer sur les grandes lignes du réseau structurant. Le rapport de la Cour des comptes sur la rénovation du rail publié le fin septembre ne disait pas autre chose.
« Nous allons suivre les recommandations de l’EPFL et désormais nous concentrer sur le réseau national », déclare Hubert Du Mesnil précisant que la feuille de route doit être tracée par le gouvernement. Comme en écho, Frédéric Cuvillier indique vouloir « confirmer et amplifier l’effort budgétaire sur le renouvèlement et la modernisation ferroviaire ».
Le budget qui y est consacré devrait passer de 1,7 à 2 milliards d’euros par an. Ces travaux correspondent à plus de 1000 chantiers chaque année actuellement. « J’ai demandé à RFF de me proposer un plan opérationnel dans les 6 mois» a poursuivi Frédéric Cuvillier. Ce plan devra prendre en compte les orientations suivantes :
- renforcer la qualité du service rendu aux usagers, notamment en améliorant la régularité des trains et en partant des besoins de mobilité des habitants au quotidien
- répondre aux enjeux de capacité du réseau ferré pour mieux intégrer les besoins de mobilité de tous, notamment en concentrant les efforts sur le réseau classique
- renforcer la sécurité du réseau ferré national
- travailler avec les régions, autorités d’organisatrices des transports au plan local
- mobiliser les industries françaises et participer ainsi directement à la préservation et à la création d’emplois dans la sphère industrielle
En conclusion, Frédéric Cuvillier a rappelé la nécessité de « faire de l’innovation un véritable levier de performance du réseau. RFF doit accélérer le déploiement des nouvelles technologies (commande centralisée du réseau, signalisation ERTMS…) ».
Le ministre délégué chargé des Transports aura ainsi à sa disposition au printemps prochain, un plan opérationnel de renouvellement et d’amélioration du réseau existant et les conclusions de la commission d’évaluation du Schéma national des infrastructures de transport (Snit). Commission dont la composition devrait être dévoilée mercredi 17 octobre.