Le rapport insiste sur l’impact de la crise économique qui accentue les difficultés d’accès au logement des ménages et contraint certaines franges de la population à se priver de logement ou à se contenter de solutions précaires ou indignes. L’augmentation du chômage, la baisse du nombre de constructions, l’augmentation des prix de l’immobilier, l’insuffisance d’offres locatives bon marché dans le secteur privé et la part de plus en plus importante des dépenses de logement dans le budget des ménages fragilisent considérablement les personnes les plus défavorisées et les couches modestes de la population, mais aussi les classes moyennes et certains propriétaires.
La Fondation Abbé Pierre remet en cause la politique d’accession à la propriété formulée par le slogan « Une France de propriétaires ». L’accession relève, selon le rapport, d’un processus inégalitaire pouvant s’avérer être un piège pour les ménages dont la situation financière est la plus tendue. Le rapport s’inquiète également des incertitudes qui pèsent sur les actions en faveur du logement des personnes défavorisées : fonds de solidarité logement comprenant les fonds énergie depuis 2005 ; et plan départemental d’action pour le logement des personnes défavorisées.
Les rédacteurs du rapport émettent des propositions regroupées autour de quatre mots d’ordre qui sont : la production massive et sans délai de logements, la maîtrise des prix et la régulation du marché, la construction d’une ville de qualité, équitable et durable, le combat et la prévention des facteurs d’exclusion et d’inégalités pour en finir avec le mal-logement.
Référence : 16e rapport annuel de la Fondation Abbé Pierre pour le logement des défavorisés du 01/02/2011 : « L’état du mal-logement en France »