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Les réactions de :
Julien Coustou (ICS'eau)
Je suis définitivement d'accord avec cet architecte, et je trouve cela tellement imbécile que je ne comprends pas le silence associé. Il y a nécessité à entreprendre de vraies actions de cohésion territoriale. Aujourd'hui la misère se réfugie de plus en plus dans les bassins de faibles densités avec une assistance publique et privée démunie face à cette population et ses problèmes. L'incompréhension est exacerbée par le sentiment d'impuissance et l'incapacité de ces territoires à produire des réussites qui sont les moteurs de l'ascenseur social dans les métropoles. Le temps rural n'est pas le même que celui urbain car la production agricole sur laquelle il s'appui est un cycle long, profond et qui ne souffre pas des virages à 90 degrés. Il n'est pas exagéré de penser que le malaise sera de la même forme que celui des Guadeloupéens mais je le crois en revanche d'une envergure plus grande et plus brutale. Ce qui aujourd'hui ne pourrait être qu'un problème technique gérable va devenir un vrai problème de société.
Michel Belloir
Directeur territorial d'une Communauté de communes bien rurale, à l'ombre ouest du futur grand Paris, j'approuve les propos de Monsieur Madec et je pose la question suivante : quand nos "Grands penseurs" de l'aménagement du territoire français arrêteront-ils de jouer à construire des forteresses toujours plus grosses. Ou en d'autres termes arrêteront-ils de jouer aux échecs quand il faut jouer au GO. Le résultat est connu d'avance : en fin de partie l'échiquier est vide, le GO BAN est couvert en sa quasi-totalité. Pour résumer à vouloir toujours faire plus gros on trouve toujours plus gros que soi et on disparaît alors qu'en reliant les petits on fini par construire un empire !
Nathalie Lang (Archiplus)
Je suis architecte d'intérieur en Auvergne, et je n'ai jamais eu l'intention de m'installer ailleurs que dans ce monde que l'on dit "rural". Je constate le déséquilibre dont parle Philippe Madec depuis de très nombreuses années: les pouvoirs publics appellent cela la "décentralisation" ! Le fameux exode rural des Auvergnats qui sont "montés" à Paris au sortir de la première Guerre mondiale pour y trouver du travail continue encore de nos jours. C'est un engrenage sans fin qui ne fait que s'accentuer lorsque le seul conservateur d'emplois dans les villages est l'Etat et que celui-ci ferme tour à tour les bureaux de poste, restructure les DDE ou regroupe les centres des impôts ou les gendarmeries. Ce sont des familles entières qui quittent le territoire, qui changent donc leurs enfants d'école. Des classes sont supprimées, des postes d'enseignants aussi.
Depuis sept ans que je travaille sur le secteur, je constate de moins en moins de demande de rénovation pour de la résidence principale au profit d'habitat secondaire ou de vacances. Cela est très alarmant alors que l'entassement de la population en ville mène inévitablement à une augmentation de la violence, du stress ou de la pollution. Où va-t-on ? Combien de temps nous reste-t-il avant l'implosion du système ?
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