La Commission nationale du débat public a lancé le 21 mars un débat sur le projet d'interconnexion électrique entre la France et l'Espagne. Ce projet, fortement contesté dans les Pyrénées-Orientales, prévoit la construction d'une ligne à très haute tension (THT) de 90 km entre Baixas, près de Perpignan, et Bescano, en Espagne. Objectif : porter la capacité d'échange entre la France et l'Espagne de 1 400 à 2 800 MW et améliorer ainsi le taux d'interconnexion de l'Espagne.
Le débat qui s'ouvre sera nourri en particulier par les conclusions d'une étude lancée à la demande du préfet des Pyrénées-Orientales et visant à évaluer « la faisabilité technico-économique d'alternatives » au projet de RTE.
Neuf variantes
Confiée à la société italienne Cesi, cette étude constate « la nécessité absolue de construire une nouvelle ligne pour garantir le fonctionnement des réseaux français et espagnol suivant les critères de sécurité imposés par l'UCTE (1) » et propose neuf variantes. Les solutions souterraines ou sous-marines apparaissent financièrement irréalistes . Mais deux options pourraient retenir l'intérêt des acteurs locaux : l'une consiste à renforcer la ligne existante Baixas-Vic. Mais elle doublerait le coût de l'investissement et ne permettrait pas d'alimenter le TGV. La deuxième mixerait la solution aérienne initiale avec des tronçons souterrains dans les zones les plus peuplées. L'addition serait alors multipliée par trois.
Pour sa part, RTE s'en tient à son projet initial, chiffré à 26 millions d'euros (pour la partie française). « Nous n'avons pas trouvé dans l'étude de Cesi d'éléments qui disqualifieraient notre projet, estime Alain Hérault, directeur de la mission développement des interconnexions internationales au sein de RTE. Mais nous sommes prêts à en discuter. » Le débat devrait durer quatre mois.
(1) Union de coordination pour le transport d'électricité.