Etirée sur une bande de dix kilomètres entre l’Oise et sa forêt domaniale, Compiègne saisit l’occasion du départ des militaires pour réunir ses deux centres-villes, témoignages de deux époques. Au nord, autour du palais impérial, le quartier historique – ancien domaine royal, de cour et de chasse, coincé entre les remparts et le massif boisé – a gardé ses rues étroites.
Au sud, le quartier de Royallieu s’est développé autour de l’université de technologie (UTC) créée en 1972 – qui compte près de 5 000 étudiants – renommée pour ces relations avec l’industrie. L’université a aujourd’hui besoin de nouveaux bâtiments pour ses laboratoires, ses résidences étudiantes, ses centres de transfert de technologie.
A proximité, le camp militaire de Royallieu d’une superficie de 22 hectares, délaissé par l’Armée depuis dix ans, permet son extension, ainsi que le désenclavement d’un quartier sensible voisin – le Clos des roses – en ouvrant de nouvelles liaisons. C’est le premier site militaire que la Ville a entrepris de reconvertir après en avoir acquis le foncier en 2004.
Nouveau pont sur l’Oise
En parallèle, la construction d’un nouveau pont sur l’Oise va permettre l’extension de ce centre sur l’autre rive, sur d’autres communes de l’agglomération. Le projet de développement le plus important se situe sur le plateau de Margny-lès-Compiègne où 230 hectares de terrains et 4 700 m2 de bâtiments sont disponibles depuis le départ, en 2006, du régiment d’hélicoptères de combat. L’agglomération se donne dix ans pour reconvertir l’ensemble autour de la filière transport : accueil de centres de formation, événementiel, loisirs et entreprises.
D’ores et déjà, l’agglomération envisage d’acheter du foncier pour une extension. Dans le centre historique, près du palais, le site de l’école d’état-major sera libéré d’ici à 2012, peut-être avant. « La reconversion de ce magnifique bâtiment de 45 000 m2, entouré de jardins, est la clé de l’ouverture du quartier historique », dit Philippe Marini, maire de Compiègne. Il pourrait alors accueillir un centre des congrès, un hôtel, des logements haut de gamme et universitaires… Il suffira d’abattre le mur d’enceinte pour le rendre plus accessible.
Enfin, le long de la forêt, dans le camp des Sablons de 36 hectares (25 € RGA) libéré depuis dix ans, l’Etat procède aux démolitions et à la dépollution du sol. Le projet de reconversion, piloté par l’agglomération, prévoit l’implantation d’une ville-jardin avec un habitat mixte. Les premiers terrains devraient être acquis en 2009, notamment pour accueillir la délocalisation de l’Office national des forêts.