Au jardin et dans les espaces verts, on jardine plus vert ! Tel est le dernier slogan publié par l’UPJ (Union des entreprises pour la protection des jardins et des espaces publics). Outre une recherche de produits naturels dans la gamme des fertilisants, des amendements et des supports de culture, on constate en effet une volonté des jardiniers amateurs comme des professionnels de l’espace vert public ou privé de réduire l’usage des produits « phyto » pour l’entretien des parcs et des jardins. Mais qu’entend-on par produits phytosanitaires et quelle « projection » peut-on envisager quant à l’évolution du marché dans les années à venir ?
Cinq usages.
Le règlement européen CE n° 1107/2009 du 21 octobre 2009 concernant la mise sur le marché des produits phytopharmaceutiques rappelle la définition de ces intrants. Il s’agit de « produits composés de substances actives, phytoprotecteurs* ou synergistes**, ou en contenant, et destinés à l’un des usages suivants :
« a) protéger les végétaux ou les produits végétaux contre tous les organismes nuisibles ou prévenir l’action de ceux-ci, sauf si ces produits sont censés être utilisés principalement pour des raisons d’hygiène plutôt que pour la protection des végétaux ou des produits végétaux ;
« b) exercer une action sur les processus vitaux des végétaux, telles les substances autres que nutritives, exerçant une action sur leur croissance (régulateurs de croissance...) ;
« c) assurer la conservation des produits végétaux, pour autant que ces substances ou produits ne fassent pas l’objet de dispositions communautaires particulières concernant les agents conservateurs ;
« d) détruire les végétaux ou les parties de végétaux indésirables, à l’exception des algues, à moins que les produits ne soient appliqués sur le sol ou l’eau pour protéger les végétaux ;
« e) freiner ou prévenir une croissance indésirable des végétaux, à l’exception des algues, à moins que les produits ne soient appliqués sur le sol ou l’eau pour protéger les végétaux. » On notera que les insectes et nématodes utilisés en protection biologique intégrée ne sont pas considérés comme des produits phytopharmaceutiques.
Un certificat spécifique.
La réglementation impose que les produits phytopharmaceutiques commercialisés pour la protection des plantes possèdent une AMM (autorisation de mise sur le marché). En outre, les professionnels susceptibles de les utiliser doivent posséder un certificat spécifique pour les appliquer. Les préparations naturelles peu préoccupantes (PNPP), à base de végétaux, qui peuvent être fabriquées par n’importe quel utilisateur, constituent une catégorie spécifique de produits phytopharmaceutiques. Elles sont soumises à une AMM simplifiée (arrêté du 23 juin 2009 et son décret d’application), et chacune d’entre elle est autorisée à l’utilisation par un arrêté spécifique. Actuellement, la seule PNPP autorisée pour un usage phytopharmaceutique est le purin d’ortie (arrêté du 18 avril 2011).


